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Européen de la semaine

By: RFI
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  • Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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Episodes
  • Herbert Kickl (Autriche): le chancelier du peuple ?
    Jun 15 2024
    Dimanche 9 juin, le FPÖ, le parti de la liberté d’Autriche qui est aussi appelé le Parti libéral autrichien, s’est imposé lors des élections européennes avec vingt-cinq pourcents des voix. Un résultat un peu en deçà des projections faites avant le scrutin, mais qui démontre que ce parti qui a gouverné plusieurs fois en coalition est de retour après des années de crise suite notamment au scandale de l’Ibizagate. Un retour au premier plan qui est en grande partie le fruit du travail mené depuis 2021 et même avant par Herbert Kickl, le patron de cette formation. Une figure politique du pays, très radical dans ses positions, et qui a déjà occupé un poste ministériel de 2017 à 2019. Il n’a pas un parcours typique, pas de diplômes, mais il s’est très vite engagé en politique. Herbert Kickl, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans, a fait ses classes dans l’académie du FPÖ entre 1995 et 2001 avant d’en être nommé directeur adjoint, puis directeur jusqu’en 2006. L’occasion pour lui de devenir un personnage incontournable, notamment la plume de Jörg Haider, l’ancien patron du FPÖ, puis le secrétaire général du parti jusqu’en 2018. Entre temps, Herbert Kickl a été ministre de l’Intérieur dans le dernier gouvernement de coalition entre le FPÖ et le Parti populaire autrichien avant qu’éclate le scandale de l’Ibizagate en 2019.Un scandale que résume Jérôme Segal, essayiste et historien franco-autrichien, maître de conférences à Sorbonne Université, également chercheur et journaliste à Vienne : « L’Ibizagate en deux phrases, c'est un enregistrement qui est paru en 2019, montrant qu'en 2017, à Ibiza, les deux principaux représentants du FPÖ se montraient prêts à vendre le pays à un oligarque russe en échange de contrats de chantier public, etc, en faveur de à la Russie. »À lire aussiÉlections européennes: en Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ donné favoriL’Ibizagate, un tournant pour Herbert KicklLa publication de ses enregistrements va avoir l’effet d’une bombe, provoquant des élections anticipées et mettant fin brutalement à la carrière d’Heinz-Christian Strache qui dirigeait jusqu’alors le FPÖ et qui était au moment des faits vice-chancelier d’Autriche. C’est alors qu’Herbert Kickl va définitivement mettre la main sur cette formation d’extrême-droite, détaille Jérôme Segal : « Herbert Kickl, lorsqu'il prend les rênes du parti de manière officielle en 2021 (même s’il en était déjà la figure montante), juste après l'Ibizagate, décide de faire porter la faute de ce scandale à Strache. Une manière de dire que lui n’était pas du tout au courant et qu'il n’est pas du tout dans cet esprit-là. Et c'est comme ça que petit à petit, il a pu gagner la confiance de nombreux Autrichiens. »Après ce tournant, Herbert Kickl va choisir une tactique assez unique en son genre, comme l’explique Patrick Moreau, docteur en histoire et docteur d’État en sciences politiques, chercheur au CNRS et spécialiste de l’extrême-droite autrichienne : « Je dirai qu’il y a une méthodologie. Il faut prendre comme contre-exemple Marine Le Pen et sa pratique politique qui consiste à dédiaboliser le parti. Herbert Kickl lui a fait la réflexion résolument inverse. Il est partisan de la provocation permanente. Il considère que c'est le seul moyen, dans une société de consensus comme l'est la société autrichienne, de mobiliser tous les éléments protestataires, tous les éléments antisystèmes. C'est quelqu'un qui, avec une plume extrêmement acérée, avec des discours très violents, mobilise les masses. Et ce discours passe très bien dans une partie de la société autrichienne. »Le FPÖ, la droite de l’extrême-droite européenneProvocateur, raciste, islamophobe, anti-immigration, pro-russe et partisan d’une sortie de l’Union européenne, Herbert Kickl est considéré comme la droite de l’extrême-droite étant donné la radicalité de ses positions. Un discours qui séduit et qui a permis à son parti de s’imposer aux élections européennes avant des législatives qui se profilent en septembre prochain.Un retour aux affaires de ce parti représenterait-il une menace pour la démocratie ? Pour Jérôme Segal, il existe encore des garde-fous : « Personnellement, je pense que la menace est réelle parce qu'on sait qu'ils ont des appuis très forts au ministère de l'Intérieur, dans les services de renseignement. Donc l'Autriche pourrait éventuellement pâtir d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite. En même temps, l'extrême droite serait forcément alliée, comme elle l'a été récemment entre 2000 à 2006, et à nouveau entre 2017 et 2019. Mais c’est délicat de savoir dans quelle mesure les conservateurs laisseraient les coudées franches à l'extrême droite. Actuellement, je pense que le pays est moins en danger qu'il ne l'a été, ...
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  • Le Parlement européen, puissance montante de l’Union européenne
    Jun 8 2024
    Les élections européennes, qui s’achèvent ce dimanche 9 juin, sont hors normes avec quelque 370 millions d’électeurs pour un vote qui se décline dans 27 pays différents. Et c’est à l’issue de ce scrutin que se dessineront les nouveaux rapports de force au sein de l’hémicycle. Paradoxalement, la seule institution européenne élue directement par ses citoyens est aussi la moins bien connue de l’UE. Elle joue pourtant un rôle de plus en plus important depuis la révision des Traités européens. Beaucoup d’électeurs pensent que le Parlement européen joue encore aujourd’hui un rôle essentiellement symbolique – et le caractère très national des élections européennes n’aide certainement pas à lutter contre ce préjugé.Ce fut certes le cas à l’époque où le Parlement n’était pas élu directement, et même après les premières élections directes qui furent instaurées en 1979. Mais, depuis le Traité d’Amsterdam de 1997, et surtout depuis le Traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009, les eurodéputés jouent un véritable rôle de législateurs. « Les lois européennes doivent toujours être adoptées par deux institutions : le Parlement qui représente les citoyens, et le Conseil qui représente les États membres », explique Jaume Duch, porte-parole du Parlement européen. « La Commission est en charge de présenter les propositions, mais c'est le Parlement et le Conseil qui doivent se mettre d'accord pour adopter les lois européennes. Donc, la plupart des lois qui nous affectent tous en tant que citoyen européen sont des lois qui passent par le Parlement européen, qui doivent être adoptées, modifiées, adoptées par ce Parlement européen. »À ce rôle de législateur s’ajoutent deux fonctions majeures : le contrôle du budget européen et l’investiture de la Commission européenne. Les 720 Européens qui seront désignés ce 9 juin devront approuver la nomination de chaque commissaire, et bien sûr celle du président ou de la présidente de la Commission. « Selon les traités, c'est le Conseil européen et donc les dirigeants des 27 États membres qui vont faire la proposition officielle pour le prochain président de la Commission », rappelle Jaume Duch.« Mais après, c'est le Parlement qui vote, c'est le Parlement qui élit. Et d'ailleurs, les traités prévoient logiquement qu’en cas de refus, le Conseil européen aura un délai d'un mois pour présenter une autre candidature. Donc, la personne qui voudra présider la Commission doit d'abord se faire nommer par les dirigeants européens… Mais après, elle doit obtenir une majorité absolue, plus de 361 voix au sein du Parlement européen. »À lire aussiLe Parlement européen adopte une législation inédite sur la liberté des médiasL’enjeu crucial du 9 juin Ursula von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission qui souhaite être reconduite pour un deuxième mandat, va devoir rassembler une majorité sur son nom… et c’est donc l’un des enjeux majeurs de cette élection. En 2019, l’ancienne ministre allemande de la Défense a été investie avec seulement 9 voix d’avance, et à l’issue de ces nouvelles élections il va lui falloir de nouveau batailler pour obtenir une majorité, ce qui n’a rien de garanti. « Même si le Parti populaire européen qui fédère les partis de droite arrive vainqueur, comme les sondages le prévoient, il devra bien composer comme il l'a fait par le passé avec les sociaux-démocrates qui devraient être le deuxième groupe le plus important à l'issue des élections », décrypte Sébastien Maillard, conseiller spécial de l’Institut Jacques Delors. « Et tout l'enjeu est de savoir quel sera le troisième groupe : les centristes libéraux emmenés par la majorité macroniste en France ? Ou bien, s'ils font un piètre score, le groupe des Conservateurs et Réformateurs qui sera dominé par Giorgia Meloni ? »À lire aussiUrsula von der Leyen, tête de liste du PPE pour les élections européennesPour l’heure, la dirigeante italienne a pris soin de ne pas dévoiler ses intentions pour l’après-10 juin. Mais deux possibilités s’offrent à la patronne du parti Fratelli d’Italia, qui devrait sortir en position de force de ces élections, et voir son nombre d’eurodéputés passer de 10 à une bonne vingtaine. Deux scénarios s’offrent à la Giorgia Meloni : accepter une alliance au coup par coup avec la droite conservatrice et avec Ursula von der Leyen, ou bien répondre à l’appel lancé par Marine le Pen, pour une alliance des extrêmes-droites à Strasbourg.Divergences au sein de l’extrême-droite« Ce deuxième scénario ne paraît pas crédible pour deux raisons », estime pour sa part Sébastien Maillard, « car il y a des divergences idéologiques et tactiques entre les différentes composantes de l’extrême-droite européenne. La guerre en Ukraine les a vraiment divisées ...
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  • Walter Baier, un «Spitzenkandidat» communiste bien seul à la tête de la gauche radicale
    Jun 1 2024
    Dans le sillage des élections européennes du 9 juin, il y aura aussi les postes clés dans les institutions européennes à renouveler. Le plus important : la présidence de la Commission. Ursula von der Leyen est candidate à sa succession, mais elle n’est pas seule en lice. Parmi les prétendants issus de sept partis, les « Spitzenkandidaten » (ou têtes de liste), il y a le communiste Walter Baier du Parti de la gauche européenne (PGE). Fait étonnant, l’économiste âgé de 70 ans est un parfait inconnu en Europe. Walter Baier est un véritable ovni à Bruxelles, il n’a jamais été député européen ou joué un rôle dans les institutions européennes. Confronté à ce manque d’expérience, il a tenté d’en faire un atout, lors d’un débat avec ses concurrents :« L’Europe, ce n’est pas seulement Bruxelles. L’Europe, ce sont 27 pays et des millions de citoyens. La gauche européenne veut être la voix de ces citoyens, qui ne sont que rarement entendus à Bruxelles. »Pour en savoir plus sur ce candidat, il faut chercher du côté de l’Autriche, son pays natal, où on apprend qu’il est une figure bien connue du communisme autrichien. À partir des années 1970, Walter Baier gravit un par un les échelons du KPÖ, parti encore totalement aux ordres de Moscou. À cette époque, bien avant la chute du mur en 1989, Russes et Allemands de l’Est se servent d’ailleurs de leurs camarades autrichiens pour faire des affaires de l’autre côté du rideau de fer.Communisme autrichienWalter Baier incarne ce passé sulfureux :« C’est un fonctionnaire communiste depuis très longtemps, il vient d’une famille communiste. D’ailleurs, c’est l’incarnation de la vieille domination de l’URSS sur les partis communistes en Europe, estime le chercheur Patrick Moreau. Dans les documents que j’ai à ma disposition sur le financement du KPÖ, on voit que la Russie versait depuis fort longtemps 250 000 dollars chaque année au KPÖ. Naturellement, Walter Baier était au courant de ça. Il était à la fois l’homme du SED, le parti dominant en Allemagne de l’Est, et il était l’homme de Moscou. » De cette époque faste du parti communiste autrichien, des dizaines de millions d’euros restent d’ailleurs à ce jour introuvables.Cette proximité avec la Russie influence encore aujourd’hui les combats politiques de Walter Baier. Il suffit de prendre l’exemple la guerre en Ukraine. Walter Baier prône une « solution politique » et dit que « la fin des combats ne peut plus résulter du champ de bataille ». Bien qu’il se prononce en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine, Walter Baier reste flou sur le sort des régions occupées par la Russie. « Il suit en réalité la ligne du président russe Vladimir Poutine qui consiste à dire qu’il faut impérativement négocier la paix au plus vite, analyse Patrick Moreau. Ce qui impliquerait donc une partition de l’Ukraine, c’est-à-dire de facto : ce que la Russie a pris à l’Ukraine devrait revenir à la Russie. »À lire aussiSuivez les résultats des élections européennes 2024Rempart contre l’extrême droiteL’un des thèmes de campagne du candidat du PGE est la lutte contre l’extrême droite. Walter Baier se voit comme un rempart contre la montée du populisme et accuse Ursula von der Leyen de flirter avec l’extrême droite. L’actuelle présidente de la Commission n’a en effet pas fermé la porte à une éventuelle collaboration entre son groupe de centre droit, le Parti populaire européen (PPE) et le groupe ultranationaliste des Conservateurs et Réformistes européens (CRE).« Il ne peut y avoir le moindre compromis avec l’extrême droite, lance alors le candidat dans un débat entre les "Spitzenkandidaten" à l’adresse d’Ursula von der Leyen. J’étais choqué de vous entendre dire que la coopération avec eux dépendrait du résultat des élections. Pour moi, la question sociale est essentielle. Tant que nous n’offrons pas une vie digne, des logements abordables et des emplois stables aux gens, nous ne serons pas capables de vaincre l’extrême droite en Europe. »Pas l’unanimitéPeut-il marquer des points sur ce terrain de la lutte contre l’extrême droite ? « Il est crédible sur ce point, les partis communistes ont une tradition fortement antifasciste, dit Andreas Eisl, chercheur à l’institut Jacques Delors et Autrichien comme Walter Baier, mais c’est un sujet mis en avant aussi par d’autres partis européens, notamment les sociaux-démocrates. Pour proposer quelque chose de crédible, il faut de l’unité. C’est l’un des grands problèmes de la gauche radicale qui reste très fragmentée. »Walter Baier ne fait en effet pas l’unanimité au sein de sa famille politique. Si ses camarades français du PCF soutiennent sa candidature, ce n’est pas le cas de La France insoumise, ni des Espagnols de ...
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