C’est un événement sur Netflix. Le réalisateur culte de E.T et des Dents de mer, avec un biopic sur… Lui-même ! Ce qui pourrait être un énorme rot de mégalomanie est en réalité réussi, et a donné un très beau film.

Steven Spielberg nous offre The Fabelmans et on l’a regardé pour vous.

The Fabelmans - Bande annonce VOST [Au cinéma le 22 février]

The Fabelmans est une œuvre autobiographique qui plonge dans les années 1950 pour explorer la vie de Steven Spielberg. Il y met en scène son amour pour sa mère et son impuissance face aux désirs de cette héroïne incompréhensible qui le pousse à tourner en Super 8.

Le film suit Sammy Fabelman, un jeune garçon du New Jersey traumatisé par le cinéma après avoir vu Le Plus Grand Cirque du Monde de Cecil B. DeMille.

Pendant son enfance, Sammy et sa famille déménagent à travers le pays à cause du travail de son père, un geek avant la mode des geeks. Sa mère, formidable personnage de femme dépressive dans une époque misogyne, est une ancienne pianiste de concert. Elle cache une relation secrète avec l'ami de son père, ce que Sammy découvre en filmant un voyage de camping. Cette révélation permet de montrer que, très tôt, Sammy ne sait s'exprimer que par l’image, car c’est de cela qu’il s’agit : de sa passion, de sa difficulté à s’exprimer, à aimer autrement que par l’art.

Dans ce film, Spielberg dresse un magnifique portrait du travail d’artiste et de la solitude obligatoire qui en découle. Côté biopic, on comprend la souffrance du jeune Spielberg en Californie, le harcèlement antisémite à l'école et son talent pour le cinéma, seul moyen de résilience, illustré par un film de plage acclamé lors du bal de promo. The Fabelmans explore la manière dont Spielberg s’est sauvé en se réfugiant dans le cinéma.

Beau, efficace et attachant comme un E.T qui pointe son doigt d’ampoule pour chercher sa maison, ce biopic répond à une question : A-t-on le droit d’être mégalomane au point de tourner un biopic sur soi-même ?

Oui, seulement si on a du génie