Bienvenue dans ce journal audio du 19/04 au 24/06 2024.
Franchement, aller à cette médiation, c’était pas simple. Julie avait déjà tout dit dans son courrier, et on se demandait ce qu’un rendez-vous allait changer. On craignait que ça ressemble à la gynéco, où on raconte notre vécu et en face, ils justifient leurs actes. C’est un peu ce qui s’est passé. Ils ont reconnu des erreurs, surtout sur la communication et l’accueil, et veulent améliorer les choses. C’est positif. Mais à chaque fois qu’on parlait, c’était pour nous expliquer pourquoi, au lieu d’écouter ce que ça nous a fait. C’était épuisant.
Ce qui m’a vraiment agacé, c’est la représentante de la direction qui nous a dit qu’en tant que maman, on n’aurait pas dû parler de la grossesse à notre fille, qu’il faut attendre trois mois. Elle a donné son avis perso comme une vérité, alors que ce n’était pas le sujet. On n’est pas venus pour être jugés, mais pour parler d’une prise en charge catastrophique. En plus, on n’avait pas le choix : c’était 4h du matin, personne pour garder notre fille, elle a vu sa mère mal en point. Je lui ai demandé : « vous vouliez qu’on lui dise quoi ? » Silence.
Ensuite, il y a ce truc étrange avec le corps. Julie a des nausées, et on s’accroche à l’espoir. Même avec un test négatif, on se dit « peut-être trop tôt ». C’est un mélange d’espoir et de réalisme, difficile à gérer.
De mon côté, je découvre les pannes d’érection à 33 ans, sous la pression des essais bébé. Le sexe est devenu une mission, un « moyen pour ». Je cogite trop, je veux contrôler, et ça bloque. Plus on veut, moins ça marche. C’est frustrant et ça renvoie à mes vieux démons de performance. C’est un sujet tabou entre hommes, mais je voulais en parler, pour montrer qu’on n’est pas seuls.
J’avais appris à voir le sexe comme un moment de plaisir, pas un objectif, mais avec les essais bébé, tout change. Chaque rapport doit être « le bon ». Dès qu’un détail perturbe, je décroche. Je sais que c’est con, mais c’est là. Les vacances et en parler avec Julie m’ont aidé à relâcher un peu la pression.
Les symptômes prémenstruels sont devenus un sketch : nausées, sensibilité aux odeurs, tout peut être signe ou faux signe. Ça fait 3-4 mois comme ça. Et on approche du cap symbolique d’un an qu’on essaie, un an depuis le deuil. Ça pèse.
Parallèlement, on ferme notre société et tourne la page sur une affaire lourde. Deux poids qui se lèvent presque en même temps, offrant de l’espace pour respirer et reconstruire.
C’est une période bizarre, entre bilans, frustrations et débloquages. On espère que ça ira mieux.
Puis il y a des moments plus doux, comme quand Julie me raconte un rêve où elle était enceinte. Un petit sourire dans ce tourbillon.
Un cycle bizarre : spotting deux fois, test avec une barre très légère, puis règles. Julie ne m’a pas dit tout de suite, voulait m’épargner. Elle est triste, et moi je comprends pas pourquoi au début. Ce petit espoir qui s’effondre.
Elle a fait des tests pour la progestérone, suspectant un manque. Test d’ovulation étrange, test de grossesse positif, taux HCG bas mais confirmé. On ne sait pas si c’est une fausse couche, une grossesse lente ou extra-utérine. On doit refaire des tests et voir la sage-femme. C’est flou, on est perdus.
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