Episodios

  • Les 150 ans du Palais Garnier et les métiers de l’Opéra national de Paris
    May 3 2025

    Le Palais Garnier est un chef-d'œuvre de l'architecture Second Empire, conçu par Charles Garnier. Pour célébrer son 150e anniversaire cette année : galas, expositions ou visites guidées mettront en lumière son héritage artistique et culturel.

    À cette occasion, 100% Création vous propose une rediffusion, en trois épisodes, des coulisses de l’Opéra National de Paris. Nous avons rendez-vous avec celles et ceux qui sont souvent invisibles au-devant de la scène, et pourtant indispensables à la réalisation de chaque représentation.

    Ils accompagnent la conception et la confection des costumes, manient la mousseline, teignent les étoffes, patinent les accessoires ou conçoivent bijoux et masques. Aujourd'hui, Suzanne Dangel, responsable de production des costumes de l'Opéra de Paris.

    Rediffusion de la chronique du 1er aout 2021

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    3 m
  • Maille & feutre, création et innovation textile selon Ghislaine Garcin
    Apr 26 2025
    Ghislaine Garcin est une artisane d'art textile. Elle vit et travaille à Marseille, dans le sud de la France. Son parcours l'a amenée à explorer diverses techniques textiles, mais c'est la combinaison du tricot et du feutre qui définit sa signature : maille & feutre. Passionnée par la laine et les matières naturelles, elle utilise des fibres locales et met en avant des pratiques durables. Sa passion pour le feutre lui a ouvert de nouveaux horizons créatifs, lui permettant de développer une signature unique. Nous avons rencontré Ghislaine Garcin lors de l’évènement Oh my laine !, qui valorise la création française et l’ensemble des techniques textiles autour de la laine et des métiers d’art.« J'aime bien avoir les mains dans la laine, réfléchir aussi, trouver des idées, innover. Ce n’est pas de l'innovation technologique, mais c'est de l'innovation quand même. C'est faire des pas de côté, essayer de détourner les techniques et les matériaux pour essayer de faire quelque chose qui n'a pas été fait, puis donner à voir comme si c'était une nouvelle matière », explique Ghislaine Garcin, artisane d’art textile et sa marque éponyme maille & feutre. « C'est vrai que maille & feutre, c'est du feutre, mais souvent, les gens me demandent ce que c'est. Ils me demandent si c'est du tissage, de la broderie, de la tapisserie ? Non, c'est du feutre avec de la maille incluse dedans. »Ghislaine Garcin est originaire de Toulon. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Marseille, dans le sud de la France. Elle a d’abord exercé dans le domaine de la presse et l’édition avant de se consacrer à sa passion pour le textile à temps complet. Dans son enfance, ses vacances avec ses grand-mères couturières et tricoteuses, ont nourri cette passion. Elle a d’abord fabriqué du textile pour elle-même et ses poches.Autodidacte, Ghislaine Garcin a cherché à se perfectionner en explorant d’autres techniques comme le tricot et le feutre. « Il y a la curiosité d'essayer plein de choses, mais le tricot reste une des techniques que je préfère et que je pratique depuis très longtemps. Plus tardivement, j'ai découvert le feutre et cela m'a ouvert tout d'un coup des nouveaux horizons. Pour faire du feutre, je ne travaille pas avec les fils, contrairement aux autres techniques, mais avec la fibre. Tout d'un coup, c'était quelque chose de complètement nouveau, avec un champ des possibles extraordinaire, donc, je me suis emparée du feutre. Quand j'ai maîtrisé un peu le feutre, je me suis dit "Mais je ne veux pas lâcher le tricot" ! Je n'ai eu de cesse d'essayer de combiner les deux d’où maille & feutre, ma signature qui est cette mixité de techniques et de matériaux puisqu'il y a la maille d'un côté que je fais au préalable et qu’ensuite, je viens inclure dans les fibres. La maille est feutrée dans la masse des fibres. J’obtiens ce tissu non tissé appelé feutre, mais avec une texture très particulière : le relief que donne la maille. » Ghislaine Garcin commence par une phase de réflexion où elle imagine les pièces qu'elle souhaite créer. Avec des dessins, des choix de couleurs et de motifs, souvent inspirés par la nature et l'art contemporain. « Je suis dans l'air du temps et les sources d'inspiration, je n'en ai pas toujours conscience, mais elles sont diverses. Je pense qu'elles peuvent venir d’une d'alchimie entre peut-être une image dans un film, un tableau dans une expo, une balade en forêt. J'ai envie de dire la nature, comme tout le monde évidemment, parce que dans la nature, de toute façon, il y a déjà tout, nous n'inventons rien. Mais après, il y a aussi la création, qu'elle soit très ancienne ou très contemporaine. Nous sommes forcément influencés par l'ère du temps. »L’artisane d’art textile choisit principalement de la laine locale, et collabore avec des teinturières pour obtenir des couleurs végétales. Cette étape est cruciale pour garantir la qualité et la durabilité de ses créations. « En feutre et en fil, je travaille avec du mérinos d'Arles produit et filer dans la Creuse. Le plus loin où je me fournis, cela reste un endroit où je suis attachée. C'est le Tyrol italien où je travaille depuis mes débuts. La première laine que j'ai feutrée, c'était une laine qui venait de cette petite ferme familiale. Cela reste comme un prolongement de moi-même. Je n’ai pas besoin de réfléchir, je me sens moi-même en travaillant cette laine. Comme la plupart des gens, sans être devenue radicale, je fais de plus en plus attention à un tas de choses que je fais et qui peuvent avoir un impact sur l'environnement. Quand c'est son travail, je pense que nous sommes encore plus vigilants. La rencontre avec LAINAMAC (une association de filière, valorisant la création et le fait-main à base de laines françaises) et Oh my laine ! ont été déterminante parce qu’il y a une exigence aussi de leur ...
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    10 m
  • Nina Bornier fait rayonner la mode afro-occidentale avec N’Gantin By Nini
    Apr 18 2025
    Nina Bornier originaire de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire a un parcours atypique mêlant droit, immobilier, gestion patrimoniale et mode. Elle a su conjuguer ses passions, valeurs et histoires pour créer la marque N’Gantin By Nini Nina Bornier a su transformer ses rêves en une marque de mode engagée. Elle mêle créativité, culture et engagement social pour faire rayonner la mode afro-occidentale. Nous l’avons rencontrée lors du rendez-vous annuel de la mode afro à Paris Ze Défilé, placée sous le thème « Défilé solidaire contre l’endométriose ». Une évidence pour cette créatrice qui prône des valeurs comme l’élégance, la simplicité, l’unicité, le luxe accessible et l’engagement.Etre dans la mode, cela nous permet d'avoir confiance en soi, l'acceptation de soi, de ses origines, de son histoire. Ne pas avoir honte des valeurs de nos origines, de pouvoir transmettre, aussi, ce savoir, donc la mode est un vecteur de transmission de notre identité.Nina Bornier, créatrice de G’Nantin by Nini" G’nantin, c'est mon premier prénom africain, je n’ai pas vécu avec mon père et quand, à sept ans, je l'ai rencontré pour la première fois, je lui ai dit que je détestais ce prénom puisque je ne savais pas ce qu'il signifiait et il m'a dit : "Tu ferais bien de l'aimer parce qu'il signifie : 'l'avenir est radieux' et je sais que ce prénom va t'apporter ce que moi je n'ai pas pu t'apporter" parce qu'il n'était pas présent dans ma vie. Et depuis lors, j'ai chéri ce prénom. C'était important pour moi d'appeler cette marque G’Nantin, l'avenir est radieux et Nini, mon prénom, c'est Nina, tous mes proches m'appellent Nini. G’Nantin By Nini cela fait GBN, ce sont mes initiales. G’Nantin, Bienvenue, je m'appelle Bienvenue, aussi, et Nina."Née à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, Nina Bornier a vécu au Sénégal, puis en France, elle a su conjuguer ses passions pour la mode et ses valeurs sociales. Cette femme engagée a suivi un parcours académique brillant en droit en Côte d’Ivoire et au Sénégal avant de se tourner vers le secteur immobilier et la gestion de patrimoine en France. Mais au fond d’elle, il y a toujours eu un rêve de petite fille. " Je suis arrivée en France en 2012, j'ai voulu continuer mon parcours juridique, mais je n'y ai pas trouvé ma place. J'ai dû reprendre des études dans la banque assurance et j'ai pu intégrer un grand groupe français. Je suis gestionnaire de patrimoine dans ce groupe en gestion privée. La passion d'enfant, le rêve de petite fille m'a rattrapée. Petite, j'étais celle qui mettait les fils dans la machine à coudre de mon arrière-grand-mère qui était quasiment aveugle à 98 ans, qui avait sa petite machine, qui essayait de coudre. C'était vraiment passionnant. J'ai gardé cela. Etant à la faculté, j'ai toujours dessiné mes propres modèles. En France, j'ai continué à dessiner mes modèles et à les faire concevoir par un couturier. Cela plaisait à mes collègues, à ma clientèle. j'étais surnommée 'le rayon de soleil' parce que c'était très coloré. "En 2021, lors d’un voyage au Togo, Nina Bornier décide de lancer sa marque G’Nantin by Nini, alliant ses racines africaines et son expérience occidentale. " L'histoire avec le Togo est une histoire particulière. Lors d'un voyage au Togo, j'ai eu un gros coup de cœur pour ce pays. Je suis originaire de Yamoussoukro. Je suis très stressée quand je suis dans les grandes métropoles. Quand je suis arrivée au Togo, j'ai été marquée par ce côté humain. Il n'y a pas d'embouteillage ou presque pas. On peut aller voir les amis comme on veut, quand on veut. Il y a ce rapprochement qui n'a rien à envier aux grandes métropoles. Cela m'a marquée. J'ai trouvé mon identité dans cette culture togolaise, dans l'accueil que j'ai reçu aussi des Togolais. J'ai décidé d'y poser mes valises et j'ai créé mon entreprise au Togo. J'ai mon propre atelier de production. J'ai une équipe qui travaille avec moi, le siège social de G’Nantin by Nini est à Lomé, au Togo. Aujourd'hui, j'ai vingt collaborateurs, quinze en CDI et cinq prestataires permanents qui sont au Togo et en France et qui travaillent autour de la marque. Je ne suis pas seule. Je suis la directrice de création. À mes côtés, j'ai mon frère également. On tient de notre maman ce côté artistique, le dessin, parce que maman aussi était très bonne dessinatrice."Il y a une dimension sociale et un engagement solidaire derrière G’Nantin by Nini. " J'ai voulu allier le côté création et le côté social. J'ai toujours été lors de mes voyages en Afrique, fait des journées dans des orphelinats et moi-même étant orpheline de père et puis ma mère qui a été très jeune veuve et j'ai voulu en fait leur donner un métier. Au fur et à mesure, j'ai embauchée ces orphelinats pour pouvoir les insérer dans la société, dans notre entreprise, pour leur ...
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  • Olivia Mangue, l’élégance africaine et européenne qui fait bouger les lignes
    Apr 12 2025
    Olivia Mangue, designer de mode et entrepreneuse gabonaise, a un parcours atypique qui l'a menée de la couture familiale à la création de sa marque, MOA Création. Nous l'avons rencontrée lors de la dernière édition du Yas Fimo 228, où elle a présenté une collection intitulée Élégance Résiliente. Cette collection aux teintes de blanc, noir, rose et orange symbolise l'espoir, la force et la détermination dans la lutte contre le cancer. Les vestes, pantalons et jupes ornées de raphia et de perles ajoutent une touche artisanale. Olivia Mangue rend ainsi hommage à la résilience des femmes et en participant à la 12ème édition du Yas Fimo 228 de Lomé, un monde sans cancer, la fondatrice de MOA Création sensibilise également le public à la lutte contre le cancer.La création est à la première place. Je suis vraiment à fond dans tout ce qui est mode et je peux dire que cela prend une place importante parce qu'aujourd'hui, personnellement, la création cela passe avant tout.Olivia Mangue, designer de mode et fondatrice de la marque MOA Création : « L'histoire qui est derrière le nom de la marque, c'est mon histoire parce que MOA c'est mon nom et mes deux prénoms, donc Mangue, Olivia, Apolline. Cela veut aussi dire Model of Africa. »Olivia Mangue est née à Libreville, au Gabon. Elle a exercé en entreprise dans le domaine des ressources humaines, mais passionnée par la mode dès son enfance et le mannequinat à son adolescence, quand elle décide de se lancer dans l'entrepreneuriat, elle choisit de vivre de sa passion : la mode. La créatrice gabonaise installée à Brest, en Bretagne, dans le nord-ouest de la France, a été influencée par sa mère couturière. « Ma mère est couturière, j'ai appris la couture avec elle quand j'étais toute petite. J'ai aussi appris un peu toute seule, en autodidacte. Et depuis l'année dernière, je fais une école de mode à Paris. Je suis à la Couture Brigade où j'ai appris le modélisme et la couture, cette année, je suis en année de stylisme. Un vêtement de luxe avec des finitions de luxe, c'est complètement différent. Ce n’est pas le même univers. Quand je me suis lancée, je faisais des vêtements sans pour autant prêter attention aux finitions. Chose qui est très importante. En faisant cette école, justement, j'ai pu acquérir ces compétences, notamment sur des finitions à la main, avec des coupes. C'est vraiment important. C'est bénéfique pour moi parce que je vais emmener la marque dans un autre niveau. J'ai décidé de lancer MOA Création comme je confectionnais des vêtements pour moi et mon entourage appréciait ce que je faisais. À chaque fois, ils me demandaient "tu as acheté ce vêtement où ?" Je répondais : "c'est moi qui l'ai dessiné et confectionné." C'est comme cela que je me suis dit "pourquoi ne pas sauter le pas et m’y mettre à fond ?" C'est ainsi que j'ai créé MOA Création », raconte-t-elle.En autodidacte, Olivia Mangue explore la couture et développe ses compétences. Elle s'inspire des années 80 etpropose l'union de l'élégance africaine et européenne. Gabon, Côte d'Ivoire, France, Sénégal ou Ghana. La créatrice gabonaise veut faire connaître son travail au plus grand nombre. Mais c'est à Abidjan qu'elle a ouvert son atelier.« Je travaille beaucoup avec des artisans locaux, notamment en Côte d'Ivoire, parce que j'ai une demande de clientèle qui ont des robes assez spécifiques, donc, il faut faire des tissus sur mesure dans les ateliers, en Côte d'Ivoire. C'est beaucoup de bouche à oreille, puisque les autres stylistes veulent tout garder pour eux. C'est compliqué de tomber sur de bons artisans. Aujourd'hui, j'ai un bon réseau au niveau de la Côte d'Ivoire, ce n’est pas mon pays, c'est vrai, mais j'ai beaucoup plus d'opportunités dans ce pays que chez moi. Après, au niveau de la demande, plus la demande est grande, plus nous avons du mal à suivre pour la production parce que les quatre couturiers travaillent individuellement. Je suis en train d'essayer de m'orienter un peu à l'étranger. Notamment en Turquie pour la confection des tissus directement avec les designers, afin de l’expédier dans l’atelier en Côte d'Ivoire pour que cela soit fait sur place », explique-t-elle.Le succès entraîne également des défis de production, notamment lors de collaborations. La demande croissante pour ses vêtements a mis en lumière la nécessité de renforcer la chaîne de production de MOA Création pour répondre aux attentes. « J'avais collaboré avec une coach très influente sur les réseaux C'était ma première collaboration, le plus gros défi, c'était de répondre à la demande. Je pensais avoir quelques commandes, mais c'était énorme ! Il y avait tellement de demandes que je n'ai pu répondre qu’à une partie. Elle avait porté l'une de mes créations et j'avais eu tant de demandes que je me suis retrouvé vraiment à court de pouvoir ...
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  • Catherine Romand, rotinière et vannière d'art, tresse la matière
    Apr 5 2025
    L'événement international des Journées européennes des métiers d'art (JEMA) est dédiée à la valorisation de ces métiers. La 19ᵉ édition s'achève ce dimanche 6 avril 2025. L'ouverture des ateliers d'artisans et des établissements de formation permettent au grand public de découvrir les coulisses de ces métiers souvent méconnus, comme celui de Catherine Romand, rotinière et vannière d'art. Elle a été récompensée par le prix Liliane-Bettencourt dans la catégorie « Dialogues » pour son œuvre Tresser l'ombre, une ombrière préparée en osier, conçue en collaboration avec la designer Clémence Althabegoïty. Une association audacieuse, tournée vers l'avenir. « La vannerie, c'est aussi un art de vivre. Parfois, je n'ai pas de week-end, je travaille jusqu'à 8, 10 heures et même des fois 11 heures, le soir. Mais il n'y a pas de contraintes. Nous avons une liaison avec la personne, le designer ou l'architecte d'intérieur, nous savons qu'elle attend et nous voulons surtout lui faire plaisir. Je suis capable de passer des heures comme cela. Par contre, quand je fais ce que j'ai envie d'avoir, que je travaille pour moi, je verrai, si cela plaît », explique Catherine Romand, rotinière et vannière d'art. « La différence entre l'osier et le rotin ? Je vais déjà l'expliquer, parce que beaucoup de gens ne le savent pas. L'osier, c'est le rejet de l'année du saule. C'est quelque chose que nous cultivons et c'est cultivé en France. Par contre, le rotin, c'est un palmier rampant qui vient forcément un petit peu d'Afrique, mais principalement d'Indonésie. Il y avait 40 000 vanniers au début du siècle dernier, puis 20 000 rotiniers. Et aujourd'hui, nous sommes peut-être trois rotiniers en France. Rotinière et vannière, je suis unique », poursuit-elle.Catherine Romand est née dans le territoire de Belfort, dans l'est de la France. Première femme diplômée de l'école de vannerie en ameublement rotin, elle a commencé sa carrière à 16 ans. Sa rencontre avec la matière a révélé sa dextérité manuelle et sa créativité : « J'ai tellement fait de vannerie. Quelque part, il manquait quelque chose dans mon âme. Donner de l'âme sur des formes extrêmement pures. Je suis plutôt partie un peu sur les lignes pures. La vannerie, c'est quelque chose que vous voyez, qui fait partie de votre vie, qui peut se mettre un peu n'importe où, qui a sa présence. Mais ce n'est pas la pièce principale. Les sculptures, il faut que ce soit la pièce principale, parce qu'il y a tellement de couleurs, de mouvements. C'est un peu comme une peinture. Des lignes pures, c'est quelque chose qui donne la matière noble de l'osier pour moi, mais qui s'intégrera partout et qui fera de toute façon du bien à tout le monde. Pour moi, c'est cela, reprendre des points de travail très anciens par exemple, et qui arrivent à faire quelque chose de très contemporain. J'adore cela. »Avec plus de 40 ans d'expérience, Catherine Romand est reconnue pour ses pièces uniques, allant de créations utilitaires à des sculptures monumentales avec des techniques ancestrales. « Si vous êtes vannier, vous lisez. Un panier, c'est comme un livre. Une sculpture, c'est comme un livre. Vous regardez la pièce et vous savez comment c'est construit et vous pouvez reproduire. Mais tout ce qui est travail cousu, c'est déjà une utilité qu'il y a en ameublement-rotin. Nous avons des points de travail qui sont en correspondance avec la vannerie japonaise. J'essaye de ne pas m'inspirer des autres. Je peux lire ce que je sais faire. Alors, je vais faire à l'identique ce qui existait ; ce qui a été fait pour les autres, mais je n'y mets pas mon nom. Nous avons retrouvé les mêmes techniques dans des vestiges archéologiques. Ils utilisaient déjà les mêmes points de travail. Je n'ai pas inventé du tout de point de travail. Je modifie les formes et les volumes en utilisant le savoir-faire. Je ne suis pas quelqu'un qui invente des points de travail. J'en ai faits, j'en ai développés. Mais à l'origine, je le dis, les hommes en peaux de bêtes, ils les avaient déjà. »En tant que femme dans un métier historiquement exercé par les hommes,Catherine Romand insuffle unedimension de mouvement, légèreté et féminité à ses créations : « Par exemple, j'ai fait de la danse classique. Mes sculptures, ce sont des danseuses, mais ce n'est pas du tout figuratif. Ce sont des mouvements de danse, comment le corps se met... Et j'arrive à le faire en sculpture. Lors d'expositions, des gens venaient caresser les hanches et le bas du dos alors que ce n'était ni hanches, ni bas du dos. Je ne sais même pas s'ils ont vu que c'était une femme, parce que ce n'est pas du figuratif ! Dans tout ce que j'ai appris en vannerie pendant mes 25 premières années, j'ai voulu mettre de la féminité, de la rondeur, trouver quelque chose qui ramène beaucoup de féminité. »La rotinière-vannière ...
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  • Sofiane M'Sadek, artiste et souffleur de verre, explore la mémoire
    Mar 29 2025
    Les Journées européennes des Métiers d'Art (JEMA) représentent la plus grande manifestation internationale dédiée à la valorisation des métiers d’art. Cette année, l'édition se déroule du 30 mars au 6 avril 2025. Cet événement européen est une occasion unique de rencontrer des artisans passionnés, de comprendre leurs techniques et de se plonger dans leur univers créatif. Nous avons rencontré Sofiane M'Sadek au MusVerre, un musée dédié au verre, situé dans le nord de la France. À travers des installations colorées et poétiques, Sofiane M'Sadek cherche à établir un lien avec le public. Le verre, loin d'être un simple matériau, devient, pour lui, une porte ouverte sur des mondes intérieurs, une invitation à explorer la mémoire collective. Un voyage sensoriel : « J'ai toujours été touche-à-tout, et quand j'ai vu le premier cueillage, notre première prise de matière, dans le four pour le verre, je devais être là, à ce moment-là. La gestuelle, la chaleur... J'ai beaucoup de mal à poser des mots là-dessus, mais c'est mon ressenti sur le moment. »Sofiane M'Sadek est artisan verrier et souffleur de verre : « En tant qu'artiste, j'aime beaucoup faire par moi-même. Pour le verre, c'est très particulier. Il faut de la technique. Ma spécialité, c'est le soufflage à la canne. »Sofiane M'Sadek est né à Paris et a grandi en banlieue parisienne. Après avoir obtenu son baccalauréat, il s'oriente vers des études de cinéma et découvre l'art vidéo. Ce coup de cœur pour l'art l'amène aux arts-déco de Strasbourg, où il s'initie au travail du verre. Passionné par la gestuelle et la chaleur du verre, Sofiane développe son propre style artistique, mêlant technique et créativité. Actuellement installé à Nantes, il travaille dans un atelier tout en menant des projets personnels et des résidences artistiques comme celle au MusVerre, le musée dans le nord de la France dédié à l'histoire du verre.« Des fois, je rentre chez moi et je travaille à partir de chez moi, avec des outils comme une dremel (un outil) pour scier le verre, découper. Je l'utilise beaucoup sur certaines pièces, je fais beaucoup de découpes à la dremel, et je peux le faire de chez moi. Je sors de l'atelier, j'ai "mangé" du verre, je rentre chez moi, je "mange" du verre ! La location d'un atelier, c'est une grosse charge financière. Les résidences comme celle-ci, c'est très bien pour de jeunes artistes. On peut s'exprimer, louper, refaire... Quand je loue un atelier comme je l'ai déjà fait, la commande est déjà engagée. Le client me commande une pièce ou me laisse libre de mon choix à la création. Il me faut quand même un petit croquis parce que j'aime bien que ce soit très organisé. À partir de là, je sais que j'ai la commande et je peux me permettre de louer l'atelier. Il y a toujours un risque, mais il est réduit. »Le parcours atypique de cet artiste et artisan verrier le place à la croisée des chemins entre art, design et artisanat. Ses œuvres explorent des thèmes de mémoire : « Je m'exprime à travers le verre. Je n'ai pas forcément de message, mais si la personne arrive à plonger dans mon univers et qu'elle raccroche des souvenirs, son vécu à mes pièces, c'est que j'ai ''gagné''. Je n'ai pas vraiment de message, je fais plus de l'art pour m'exprimer qu'autre chose. Il y a beaucoup de mémoires dans le corps, de manière générale, autant pour la réalisation que dans l'aspect final, le cerveau et tout. Je travaille beaucoup sur la mémoire, mais sur moi-même en fait. Tout ce que nous gardons en mémoire depuis toujours, ce que nous avons vécu, c'est ce qui détermine la personne que nous sommes à l'instant T. C'est peut-être cela que je recherche, à pouvoir exprimer un peu de moi-même. J'essaye de me cacher derrière mes pièces et juste dire qu'elles existent par elles-mêmes. L'important, ce n'est pas moi. Le plus important, c'est que les gens regardent et, si possible, qu'ils plongent dedans et qu'ils me disent ''cela m'a fait penser à quelque chose''. C'est très bien que cela évoque un souvenir ! »La technique de soufflage à la canne est au cœur de son travail. La chaleur du four, la fragilité du verre, envoûtent et fascinent Sofiane M'Sadek. « Il faut être concentré. Quand tu prends la canne, tu sais que si la pièce dure cinq heures, ton esprit n'est que là pendant cinq heures. Les petites pensées parasites, cela peut vite déraper. Enfin, quand je dis ''déraper'', c'est que je peux rater la pièce. C'est intense niveau concentration. Il y a la matière au bout de la canne, mais aussi les gens avec qui ont travaille. On peut avoir un assistant ou une assistante, en avoir plusieurs, mais celui qui est sur le banc reste le chef d'orchestre. Il va donner les indications quand il faut souffler, comment il faut chauffer. On gère un peu tout en même temps. Après, à force de travailler avec la même personne, ...
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  • Anaïs Lefèvre, entre art et récupération, sa vision du travail du cuir
    Mar 22 2025
    Anaïs Lefèvre est une maroquinière tournée vers l’éco-responsabilité. En utilisant des chutes de cuir, elle donne vie à des sacs uniques et des bijoux en cuir et argent. Elle fabrique ces objets à la main en petites séries ou en pièces uniques. Avec son passé dans la restauration d'œuvres d'art, cette maroquinière, en utilisant des matériaux récupérés et revalorisés, concilie savoir-faire artisanal et respect de l'environnement. Être un exécutant, ce serait très réducteur. J'ai besoin de ne pas faire les mêmes tâches répétitives, quoique je le fasse quand je fais des séries, ce qui est parfois très reposant. Mais je ne pourrais pas du tout faire tout le temps la même chose ou faire ce qu'on me demande de faire, sans avoir ma part de créativité.Anaïs Lefèvre, maroquinière « Cela a commencé avec les surnoms de mes enfants, Maloute et Zazouille, et j'ai eu envie de garder l'histoire de ces deux surnoms. Et donc MZ création reprend les initiales des surnoms, qui ne sont pas les noms de mes enfants. » Née dans les Yvelines, en Île-de-France, Anaïs Lefèvre a grandi dans un environnement artistique, avec un père architecte et un grand-père artiste peintre. Elle s’oriente vers un baccalauréat littéraire option arts, puis des études de graphisme avant d'intégrer les Beaux-Arts. Après son diplôme, elle travaille dans la restauration d'œuvres d'art, pour des musées, galeries ainsi qu’une grande maison de luxe. Touche-à-tout, elle développe un savoir-faire pointu en restauration cuir, textile, bois. En 2011, sa passion pour le cuir l'amène à fonder sa propre marque, MZ création, une marque d’accessoires à la démarche éthique.« J’ai travaillé dans le luxe avant, et cela m'a donné envie de réutiliser ses chutes, avant même que cela soit dans l’air du temps. Mais aujourd'hui, les gens y sont de plus en plus sensibles, mais pour moi, cela a toujours été très important. Le cuir, c'est un matériau polluant dans sa transformation, je n'avais pas envie d'être un maillon de la chaîne de la fabrication. Je préférais être dans la récupération et non pas dans la commande. Cela crée des contraintes parce que des fois, je ne vais pas trouver de cuir, des contraintes de couleur, mais qui me plaisent finalement parce que c'est avec la contrainte que je suis obligée d'être plus réactive et plus créative. » La créatrice a su transformer ses études artistiques et son expérience professionnelle en une reconversion heureuse dans la maroquinerie. « Pour moi, cela avait du sens de retourner à la création. Dans la restauration, il y a un côté très limitant, très répétitif aussi. L’envie de créer est revenue. Ayant déjà travaillé dans le luxe, je me rendais bien compte de cette surconsommation et surproduction. Donc très vite, je me suis démarquée en travaillant avec des chutes de maisons de maroquinerie de luxe. Je trouvais intéressant de devoir se réinventer tout le temps. J'ai l'impression d'être tout le temps dans la création, même si j'ai créé des modèles et que je travaille sur différents formats. Je fais des collections en fonction d'un modèle. Mais comme je suis obligée à chaque fois de coordonner mes cuirs et mes doublures intérieures, j'ai l'impression d'être dans la création tout le temps ! Le parcours que j'ai suivi, mes études, aujourd'hui, dans les assemblages de couleurs que je vais faire, je retrouve les cours de couleurs que je faisais, ce que j'ai pu apprendre en graphisme, en design, sur les assemblages et après ce que j'ai pu apprendre aux Beaux-Arts, m'a aussi servi. J’ai l'impression d'avoir une culture générale plus assise que si je m'étais contentée d'être juste ouvrière maroquinière. J'ai l'impression que cela fait sens. »Anaïs Lefèvre utilise des matériaux provenant d’une association qui récupère et valorise les rebuts ou chutes des maisons de maroquinerie de luxe afin de soutenir une approche durable. « Je travaille avec un groupe qui s'appelle la Réserve des Arts, c’est une association qui collecte les chutes de plein d'entreprises différentes et notamment dans le cuir. Je travaille avec eux depuis très longtemps puisque j'ai même travaillé chez eux en tant que "valoriste", j'allais collecter. Je travaillais aussi avec des mégisseries, ce sont des endroits qui récupèrent eux-mêmes des fins de séries de tannerie qui n'ont pas été vendus et qui ont donc une grande diversité de peaux. C'est compliqué de se faire un carnet d’adresses de fournisseurs, donc cela m'a demandé un peu de temps, car j'attache beaucoup d'importance à avoir du cuir de France ou d'Italie. »Inspirée par la nature, les formes géométriques et les couleurs, Anaïs Lefèvre rejette les tendances éphémères dans ses créations. « J'essaye de ne pas du tout m'inspirer des tendances parce que ça ne m'intéresse pas. Il y a plein de gens qui font du sac à ...
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    9 m
  • Ibrahim Fernandez, le designer qui s’ouvre au monde depuis Abidjan
    Mar 15 2025
    Ibrahim Fernandez est un créateur de mode ivoirien qui a su se faire un nom sur la scène internationale. Cet autodidacte, spécialisé à la fois dans le vêtement sur-mesure et le prêt-à-porter, a su fusionner les influences africaines et internationales. Ses créations sont uniques et se distinguent par des imprimés originaux pour des tenues dans l’air du temps. Un style audacieux et engagé qui bouscule les codes de la mode, depuis Abidjan. « Moi, je vis vraiment de mon travail, c'est-à-dire ma mode, c'est vraiment moi. Je pars, je me lève tôt le matin, je vais au travail, je rentre le soir. Quand je suis chez moi, je fais encore des croquis, je continue à parler avec des clients. C'est vraiment une partie de moi. »Ibrahim Fernandez, fondateur de la marque éponyme.« Au départ, la marque s'appelait Zango. Zango, en Côte d'Ivoire, cela veut dire bien habillé. Et quand j'ai décidé d'être Ibrahim Fernandez, tout de suite, mon équipe m'a dit : "Tu sais qu'en étant Ibrahim Fernandez, tu seras obligé d'être au-devant de la scène, parce que les gens vont forcément vouloir savoir qui est Ibrahim Fernandez". Je ne fais pas ce métier-là pour être célèbre. Je pense que cela crée, par rapport à ma personnalité, une sorte d'attachement avec ma communauté, cela a permis à ma carrière d'entrer dans une autre dimension. »Ibrahim Fernandez est né à Abidjan. Après son cursus en gestion commerciale, il poursuit son parcours d’autodidacte dans la mode. Bien qu'il n'ait pas eu les moyens de suivre une école de mode, il a développé sa passion pour la création de vêtements. D’abord en créant ses propres tenues, ce qui a ensuite évolué vers la création pour une clientèle plus large. Mais l’essentiel pour ce créateur, c’est de rester authentique. « Mon secret, c'est d'essayer de faire ce que tout le monde ne fait pas déjà, c'est d'être moi. Mon secret, c'est ce qui me revient beaucoup, c'est le fait qu'émotionnellement, les gens, ce n'est pas qu'un vêtement qu'ils achètent. Ils sont proches de la marque. Ils sentent que je travaille vraiment avec les émotions, avec le cœur. C'est pour cela que, pour être honnête, j'ai du mal à industrialiser la marque. C'est vraiment voulu parce qu'à la minute où je veux aujourd'hui l'industrialiser, j'ai les moyens de le faire. J'ai du mal parce que j'ai peur que la marque perde un peu ce côté humain où, aujourd'hui même, nous, dans notre boutique de prêt-à-porter, il y a un service de retouche. C'est-à-dire que tu viens acheter le prêt-à-porter, mais tu peux l'ajuster. Ce n'est pas vraiment un prêt-à-porter "Tu viens, tu achètes, tu pars". Il y a le service client qui vous suit, même si, encore une fois, dans un futur proche, je passe à l'industrialisation de la marque. Mais il va toujours y avoir un volet où on va faire savoir au client qu'on est là pour eux. »Le processus créatif d’Ibrahim Fernandez est profondément lié aux émotions et à la musique. « Je commence toujours par une émotion. Vraiment. Je pense que cela se ressent dans ce que je propose. C'est toujours par une émotion, donc en général, ça vient toujours par de la musique. Je suis très, très, très lié à la musique. Toutes mes collections ont une histoire avec la musique, donc c'est toujours une émotion et après, je tombe amoureux d'une matière aussi. Voilà, je peux aimer une matière, le toucher, le rendu, le tombé. Et c'est vraiment juste après ces deux-là que je pose un croquis. Ce n'est jamais l'inverse. C'est-à-dire que c'est vraiment après les émotions de ce que je vois, le vécu. Je peux être là, j'écoute une musique, cela me donne certaines émotions, je pense à la matière et je pose le croquis. C'est ce que je ressens, donc c'est ce que je veux transmettre. Ma plus grande satisfaction, c'est quand on arrive à percevoir ce que j'ai voulu transmettre par le vêtement. En général, c'est une émotion que je reçois, que je veux transmettre. »Ibrahim Fernandez valorise le savoir-faire artisanal en collaborant avec des teinturières et des artistes locaux pour créer des collections qui racontent des histoires de la vie courante. « Depuis maintenant dix ans, je travaille avec des teinturières. Ce sont des dames qui font cela depuis plus de 30 ans, c'est de famille. Depuis cette année, ici, nous avons une école des Beaux-Arts. J'ai, donc, commencé à travailler avec des peintres. Je veux ramener d'autres corps de métiers de l'art dans la mode. Nous travaillons sur une collection où on va essayer d'imager des moments de vie : une dame qui a un enfant sur le dos, une dame qui est en train de piler son foufou. Des moments ruraux sur des vêtements. Rendre les vêtements un peu plus vivants. Des moments qui sont très représentatifs de ce que nous vivons dans notre quotidien. »Créateur de mode engagé, Ibrahim Fernandez met en avant des thèmes forts dans ses collections, tels que...
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