Episodios

  • Et si on embarquait pour ailleurs ?
    Oct 12 2025
    A la gare Montparnasse il y a quelques semaines, nous étions toute une foule enapnée attendant qu’apparaissent sur les panneaux d’affichage le numéro de la voiepour chaque destination. Sacs entre les pattes, valises à roulettes amarrées à lahanche, ados à capuches, jeunes pro à costards, mamies à chignon, couples envadrouille, nous étions des centaines les uns proches des autres, à tenir nos têtes etnos regards fixés, pour ne pas dire hébétés, vers les signaux en hauteur, attendantl’annonce du numéro du quai comme on attend un événement crucial. Il y avait danscet instant d’attente, un mélange d’excitation, d’impatience, une tension suspendue,rien n’existait plus pour chacun que ces écrans couverts de chiffres et dedestinations. Il semblait à nous observer que nos vies dépendaient toute entière decette annonce, sans connexion entre les êtres, chaque bulle étant parfaitementhermétique à celle du voisin. Dès l’apparition à l’écran d’un numéro de voie, tout untas d’humains dispatchés dans la foule, comme sauvés de leur torpeur, s’agitaientaussitôt, balançaient leurs sacs sur le dos, empoignaient leurs valises et sedirigeaient à pas précipités vers le quai indiqué, chaque voyageur dans son voyage,droit devant lui, sans dévier du programme. Etonnant ces centaines de viesparallèles ! Imaginons un peu : que se passerait-il si comme une grosse farce lamachine bien huilée déraillait, si les voies indiquées se mélangeaient, nousembarquant chacun à notre insu dans un tout autre train, pour une destinationabsolument imprévue ? Les voyageurs pour Cannes se retrouveraient à Roubaix, lesBretons en cirés seraient emmenés à Grenoble, les Bayonnais à Limoges, lescitadins à la campagne, les amoureux de grandes métropoles dans le trou perdu dela France, rien ne roulerait comme il faut, ce serait l’embrouille total des aiguillages.Ce serait drôle ! Je suis convaincue qu’alors nous aurions l’instinct, le besoin d’entreren communication les uns avec autres, de partager nos questions, nos paniques, devérifier si l’aventure foireuse concernait aussi notre voisin, de commenter la situationdélirante. Quand nous sommes déstabilisés, nous nous tournons spontanément versl’autre, nous ressentons le besoin de sortir de notre solitude. L’inhabituel nouspousse à l’ouverture, à la co-dépendance amicale, à chercher qui se trouve là, prèsde nous, à entrer en contact et à créer du lien. L’inconfort et la fragilité nous obligentà accepter une aide, à cheminer ensemble, l’inconnu trouve une place ! C’est tout àfait ce qui advient en atelier danse-thérapie : instant après instant, sans programmepréalable, les propositions inhabituelles de créativité invitent le patient às’abandonner. L’inconfort passager du début enveloppé avec soin par le thérapeuteconduit finalement le patient au lâcher-prise bienfaisant. Sorti de sa routine et de sesrepères, le patient entre en lien avec les autres et se laisse pas à pas embarquerdans une danse imprévue, un voyage inattendu source de joie et de libérationprofonde ! Tous voyageurs ici-bas, profitons des erreurs d’aiguillages de nos viesdécousues pour réaliser et goûter combien nous avons besoin les uns des autres etcombien il est bon de relier nos vulnérabilités !
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    4 m
  • Le défoulement sans KO !
    Oct 5 2025
    J’ai observé l’autre jour sur mon chemin un homme au cœur de son footing matinal. Vousêtes peut-être vous aussi de ceux qui ont besoin de courir avant de rejoindre leur bureau,leur réunion, leur salle de cours. Courir c’est lâcher, c’est respirer, c’est entretenir sa formephysique et psychique, c’est endurer, se muscler, progresser, se dépasser, bref du sport pourla santé, du bon ! Cette fois la vision de cet homme dans son effort pour mettre un pieddevant l’autre, était aussi émouvante qu’inquiétante, car il avait l’air totalement au bout deson souffle, il courait tête en avant, les lombaires courbées, bavant sur ses godasses,traînant l’une après l’autre ses semelles sur le bitume dans un forcing suprême, les braspendouillant de droite et de gauche, le visage violet tout suant d’épuisement. J’ai hésité uninstant à lui demander s’il comptait tenir plus longtemps à ce rythme, il donnait vraiment lesentiment qu’il allait sous peu s’affaler de tout son long. Je l’ai surveillé quelques minutes letemps qu’il disparaisse au coin de la rue, puis suis restée un temps songeuse, interloquée parcette vision d’un jusqu’au boutisme forcené. La notion de dépassement de soi a des limitesil me semble. Ce coureur extenué suscitait l’empathie, réveillait l’instinct de secourisme,déclenchait l’envie de l’inviter au spa reprendre des forces dans l’écume bienfaisante d’unjacuzzi bouillonnant en partageant une tasse bien rase de Redbull réconfortant. Je me suisinterrogée : « qu’est ce qui peut être motivant à ce point ? Au point de se mettre de sonplein gré dans un tel état de surmenage ? ». Quel est l’intérêt de pousser son corps dans deslimites manifestement excessives, quel est le bien apporté au corps et au psychisme ? Cethomme, d’âge mûr, qui ne devait pas en être à son premier jogging, savait certainement enquoi cette expérience lui était bénéfique. Peut-être ressent-il après sa course la fierté d’avoirautant souffert, mais il n’empêche qu’à le voir, je doute clairement qu’il il se soit fait du bien.Même si la danse-thérapie ne relève pas du même domaine ni du même objectif que ceuxd’un footing, j’ai eu pour ma part dans la vision de cet homme rompu l’antithèse de l’étatd’esprit art-thérapeutique. En atelier danse- thérapie, le thérapeute n’entraîne jamais lepatient dans le dépassement de soi par l’effort contraignant, mais il veille au contraire auconfort corporel du patient pour générer en lui détente et relâche des tensionsémotionnelles et psychiques. Pas de challenge à réaliser ni d’exploit à accomplir, simplementl’écoute et l’attention aux besoins de l’instant. Pas de volonté de faire ou de faire mieux,mais l’acceptation douce, l’accueil et le respect des limites rencontrées. Si on entre enmouvement, c’est l’intuition qui est motrice, pas le muscle en effort. Si l’on danse, c’est lamusique qui porte et qui invite le corps, pas le mental qui décide ou contrôle. Il n’est pasquestion de suer dans des prouesses physiques, mais de permettre un lâcher corporel etmental grâce au plaisir de la créativité libre, du mouvement spontané. L’imaginaire et le rêvesont convoqués pour réveiller la part d’enfance, stimulant ainsi les réservoirs émotionnelspositifs. Que nous soyons joggeurs fous ou experts en yoga, s’il y a excès dans nos pratiquesphysiques, nous risquons de nous nuire plutôt que de nous épanouir, alors adoptons laplaisir-attitude qui fait tout simplement du bien au corps et au mental ! Dansons dans lesourire et la fluidité, sans nous retourner la rate ou nous déchirer les mollets ! Chouchoutonsnotre corps, il nous le rendra avec amour !
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    4 m
  • Fragiles mais forts dans le train de la vie !
    Sep 28 2025
    Alors que je courais sur le quai pour attraper un train la semaine dernière, un couple bien plus rapideque moi me dépasse par la droite, valises derrière, cannes en avant : deux personnes mal voyantescramponnées l’une à l’autre, balayant le sol de leur canne blanche de gauche à droite dans un grandgeste souple et large, avançaient à grands pas synchronisés à 50cm du bord du quai.Impressionnant !Assez effrayée par la proximité du trou, je leur propose mon aide pour rejoindre le wagon, ils étaientcomme moi très à la bourre, et comment pouvaient ils repérer le numéro des voitures ? Ils merépondent en chœur, « non merci, on est autonomes ! » et poursuivent leur course hallucinante.Quelques mètres plus loin, j’entends la même proposition par un voyageur stupéfait et empathique,et la même réponse d’une seule voix « non merci, on a besoin de rien ! ».Ils étaient épatants de détermination, de confiance et d’évidence ces 2 êtres serrés l’un contrel’autre, dont la marche rapide, à 4 jambes qui n’en faisaient que 2, dépendait entièrement des infosreçues par le bout de la canne. Quand ils touchaient de la canne une valise, une cheville ou le borddu quai, ils freinaient d’un coup sec, contournaient légèrement l’obstacle, et reprenaient leur course,plus décontractés que moi qui voyais où j’allais. Fascinant ! J’avais sous les yeux la scène de l’aveuglequi en guide un autre, et dont le handicap ne freine en rien la progression efficace et la belle énergie.Ils étaient beaux tous les 2, abandonnés l’un contre l’autre, déterminés, audacieux l’un avec l’autre.Aucune peur, pas de réticence, être aussi speeds avait même plutôt l’air de les amuser et de lesstimuler, et ils n’attendaient résolument aucune aide, parfaitement libres dans leurs conditions.C’est avec leurs cœurs unis qu’ils voyaient !Je me suis dit : voilà un lumineux exemple de la force dans la fragilité, de la liberté dans la limitesensible, de la confiance abandonnée et de la beauté de la coopération entre 2 êtres. Il semblait querien ne pouvait arrêter ces 2 là. Ensemble, ils allaient droit au but !Finalement, en art-thérapie c’est ce que vivent le thérapeute et le patient, qui forment un binôme defragiles prêts à en découdre visant un but commun : cheminer, voyager, dans une confiancemutuelle ! Le thérapeute accompagne, mais n’y voit pas toujours plus clair, le patient s’abandonne etchemine, ouvre des horizons, se libère de poids par le voyage qu’est toute créativité !Les amis, si nous sommes diminués ou fragiles dans nos sens, par l’âge ou par le handicap, notreconfiance réciproque nous donne des ailes pour aller loin ensemble ! Canne en avant, appareils auxoreilles, grands émotifs, aussi limités que nous soyons, nos fragilités sont aussi des forces car ellesnous rendent uniques et nous obligent à l’abandon. Sautons dans le train de la vie et voyageons telsque nous sommes ! Que votre semaine, soit belle, pleine d’horizons motivants !
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    4 m
  • Un ange à l'aéroport !
    Sep 21 2025
    Je passais un matin il y a peu le contrôle à l’aéroport pour m’envoler vers ailleurs. Aucontrôle, les gens, la plupart ce jour-là gens d’affaires très affairés, étaient sérieux,pressés, jetaient littéralement leur valise sur le tapis et sortaient leurs ordis,téléphones, tablettes d’un geste machinal et habituel, retiraient leurs pompes àtalonnettes, leurs vestes et leurs ceintures, il faut que ça passe, on n’a pas bcpd’avance, y a du boulot, y a des réunions en vue, le timing est serré. Une fois lecontrôle passé et réussi, tout le monde se resape, reboucle sa ceinture, récupèrefissa sa valise noire et son sac à ordi, et court vers la porte d’embarquement. Il y ades mails à envoyer avant de monter dans l’avion, y a des calls à préparer, y a du tafmessieurs mesdames. J’observais ce remue-ménage avec autant d’admiration quede consternation. Quel courage ont ces travailleurs inlassables et en même temps àquoi rime tout ce délire, pressé pressé toujours plus vite plus efficace. Pauvreshumains qui avons sans cesse 3 longueurs d’avance sur notre propre corps, quicourons derrière nos vies, à grandes enjambées de vols en meetings, nos écranspour seul horizon, un jus d’orange en vol sous la cravate avalé sans le goûter,survolant sans le des reliefs fascinants et des étendues d’eau salée magiques debeauté ! Perchée dans mes pensées, palpée les bras en croix par la contrôleuse etson bip, me passe alors sous les jambes un p’tit bonhomme haut comme 2 pommes,3 ans peut être, blond comme un épi de blé. Nos jambes lui servaient de ponts, nossacs au sol de haies, il virait de bord entre 2 contrôleurs, reprenait de l’élan autourd’une jambe choisie au hasard et glissait sur le carrelage en riant aux éclats de sajolie voix cristalline. On aurait dit un ange tout droit descendu des cieux venu nousfaire réaliser avec amour l’absurdité de nos comportements en nous faisant unedémo de la vraie vie. 2 mondes s’entrechoquaient : le monde grave et sérieux dubusiness qui court nuques fléchies sous la pression des meetings, et le monde légerinsouciant de l’enfance qui court trombine ravie pour le bonheur de vivre. Il était beauce p’tit bonhomme, imbibé de joie lumineuse, fervent dans ses olympiadesimprovisées. Une vision divine ! Nous courbés sous le poids de la charge mentale, luifaisant à toutes berzingues des courbes dans cet espace ultra organisésoudainement dédié au jeu et au plaisir. Merveilleux contraste ! Un véritable appel àla vie, à la créativité, à la liberté, au sautillement et au rebond ! Cette scène est unetrès belle analogie de l’art-thérapie. Au beau milieu de la pression de nos viesmillimétrées, des contraintes quotidiennes de nos plannings chargés, del’encombrement de notre mental, l’art-thérapie offre un espace de rêve, de liberté, derespiration, d’invention, d’insouciance ! Comme ce p’tit bonhomme blond, en atelierart-thérapeutique, on contourne un moment nos vies sérieuses pour rebondir commedes biches dans un champs, s’évader au gré de nos imaginaires, rire, lâcher,chanter, danser, écrire, vivre ! Nous ne passons plus de contrôle de sécurité, nousentrons dans la gratuité, et nous nous allégeons ! Au prochain contrôle d’aéroport,puisse la vision de ce chérubin sautillant nous embarquer dans la vraie vie, celle quivibre et résonne et nous rappeler à l’éternel enfance !
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    4 m
  • « Elle est trop belle ta jupe ! »
    Sep 14 2025
    J’ai adoré cette petite exclamation enthousiaste, toute chargée d’amour et d’humourque m’a lancée l’autre jour une patiente centenaire en conclusion d’un atelier chant-thérapie, avec un gros clin d’œil frétillant. Depuis 1h on vibrait ensemble dechansons en mélodies, de swings en balancements de mentons, dans cette salled’Ehpad aux allures de cantine. Germaine, Augustine, Marie-Thérèse, Bernadette,les yeux et le coin des lèvres pétillants d’émotions, s’étaient laissées embarquer,reconnectées à leurs 20 ans. Je suis tellement touchée de voir ces corps fragiles,menus, se déplier, se relever, se déployer sous l’effet des chansons et musiquesreconnues, de voir ressusciter les émotions vécues sur les pistes de bal de 1935 ! Jeprends toujours en fin d’atelier un temps face à chacun, pour stimuler la verbalisationet l’expression des ressentis. « La musique ça m’apaise, j’aime danser, je me sensjeune, je savais pas que j’avais encore une voix »…Cette fois, l’exclamationd’Huguette sortie de son cœur comme une évidente conclusion m’en a bouché uncoin ! « Elle est trop belle ta jupe ! » Ma jupe ? Quel rapport avec le chant, nos voix,ces rythmes ? Ma jupe honnêtement concrètement n’avait en plus rien d’épatant.Mais j’ai saisi dans ces mots d’Huguette lancés comme une étincelle la larme à l’œilet le sourire en coin, que ma jupe, ce bout de tissu, n’était pas seulement l’objet desa joie, mais le prétexte à créer un lien entre nous 2, ma jupe comme un fil d’or entrenous : on se connait, je t’ai vue, on a des goûts communs, on est proches, ensembleon a tous les âges, pas 50 ou 100 ans, celui de l’éternité. Il était clair que l’intention àsaisir derrière cette petite phrase de rien était dense, profonde. A 100 ans plus quejamais ce ne sont pas les mots du dehors qui comptent, mais le message offert àl’arrière de ces mots. Ta jupe est belle, c’est merci, c’est je t’aime, c’est reviens, c’estje veux vivre ce lien. Cette petite phrase sobre et lumineuse, c’est une étincelled’amour et de vie. Huguette a 100 ans, et c’est elle qui donne encore, c’est elle quiétonne, qui surprend. C’est elle qui a le mot de la fin, insolite, incisif, bref, jailli ducœur, chargé du désir de vivre et d’aimer. Elle est trop belle ta jupe ! Uneexclamation enfantine et libre, dérivée de la question, dépassant l’attente, drôle etvivante ! Huguette dans cette conclusion nous a ramenées ensemble à l’uniqueessentiel : le lien. Qu’importent les outils thérapeutiques, le chant, la gestuelle, lamusique, le pinceau, le nez de clown, qu’importe la manière de vibrer, pourvu que lelien soit et nous saisisse à l’endroit le plus vital, à cœur et au cœur ! Nippésélégamment ou bien fripés dans nos peignoirs, cultivons en tous moments nos liens,thérapeutiques, pro, amicaux, familiaux… Maintenant et jusqu’à nos100 ans, ils sontnotre essentiel, notre ciel ici-bas !
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    4 m
  • Le belle vie de balcon !
    Sep 7 2025
    L’autre jour sur ma route, j’aperçois, accoudés main dans la main sur un balcon depremier étage, deux amoureux hilares. L’immeuble était clairement moche, et ces 2là irradiaient la scène de leurs sourires béats et donnaient au décor un charme tout àfait inespéré. On aurait dit Juliette et Roméo dans une version simplifiée nontragique. Le plus incroyable, c’est qu’ils avaient l’air de contempler ravis la parfaitemocheté du quartier : une route truffée de bitume sur laquelle passait à toutesberzingues une queue leu leu de bagnoles ultra bruyantes, pas de verdure maisquelques lampadaires en ciment et 2 horodateurs qui attendaient leur dû, et un peuplus loin à l’horizon, dans le prolongement de leurs regards ébahis, une centraleélectrique pleine de fils, de volts et de pylônes haute tension. Toute cette laideurenvironnante avait l’air de les inspirer profondément, de les nourrir, de les comblermême, au même titre qu’un coucher de soleil ultra romantique sur l’Océan iodé. Alorsça, j’ai été médusée devant ce contraste improbable : 2 êtres à leur balcon, irradiantde bonheur en extase devant rien, pire devant du mochissime, les oreilles saturéesde bruits de camions et le pif nourri aux gaz d’échappement. Quelque choseclairement m’échappait à moi ! Comment peut-on avoir l’air si heureux dans de tellesconditions ? J’avais devant moi la preuve vivante qu’il est possible d’être heureux entoutes conditions. Mais oui, à partir du moment où l’on vit qq chose de bon, relié parle cœur à un autre, la laideur et la nuisance du monde sont comme gommées. Labulle solitaire ou commune que forment nos émotions positives partagées nousprotège des agressions externes. Ce petit couple était protégé de l’excitationambiante par tout l’amour qui les reliait. Voilà ce qu’il faut travailler et nourrir ! Nosbulles de bien-être et de bonheur au balcon ! Et c’est exactement le but de l’art-thérapie : laisser un moment en suspens le stress ou le moche, pour s’hydrater par lechant, la danse, envelopper nos corps et nos psychés, nourrir le réservoir émotionnelpositif, s’entraider dans cette quête de ce qui nous fait profondément du bien. L’art-thérapie c’est la belle vie de balcon, un espace suspendu dans l’instant présent, àl’écart des agressions, un peu en hauteur. Du balcon, on voit, en entend, on sent cequi est laid, mais nourris en concentré de beau et de bon, ancrés ensemble dans lemeilleur, on n’est pas corrompus par les laideurs, le regard voit au-delà. Enchantonsnotre vie de ce qui nous fait du bien, du beau du bon, puis mettons-nous au balcon,et de nos balustrades rayonnons sans le savoir de nos éclats de joie, de lumière etd’amour ! Que votre semaine soit bellement romantique !
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    4 m
  • Coup'tif thérapeutique !
    Sep 4 2025
    En allant chez le coiffeur me faire couper les tifs, action qui n’a évidemment en soi rien de spectaculaire, j’ai réalisé à quel point chaque détail de notre corps a besoin d’être considéré comme un événement, oui un évènement unique et sacré à chaque instant de la vie qui passe. J’ai entendu de nombreuses fois, comme vous, que chaque cheveu de notre tête est compté, que nous sommes invités à ne pas avoir peur, nous qui valons plus qu’une multitude de moineaux. C’est beau, c’est rassurant c’est émouvant, et concrètement, si je me mettais à aimer chacun de mes cheveux, de mes épis, les blonds, les roux, les rebelles, les secs, les raides ou les crépus, et même les électriques, avec intensité ? Installée devant le miroir, la tignasse entre les mains d’une coiffeuse concentrée et pleine de mots gentils, c’était le moment où jamais de cheminer de la symbolique au concret et de m’appliquer à aimer tous mes cheveux, chacun séparément de l’autre. Après tout, il suffit de le vouloir et de s’y mettre ! J’ai commencé par trouver ce petit exercice risible et ridicule, un brin narcissique, dérisoire et bêbête. Et peu à peu, en constatant l’amour avec lequel cette coiffeuse concentrée se penchait sur ma p’tite tête pour faire son boulot de reine du ciseau et du peigne en me confiant quelques extraits de sa vie sur un ton à la fois grave et enjoué, mon exercice d’attention bienveillante à mes cheveux est devenu plus ludique, plus facile, plus simple, et jusqu’à l’évidence : les cheveux, comme partie du corps, tant qu’on en a, sont un trésor aimable et considérable, et peuvent être un moyen de toucher l’essentiel : on est aimés jusque dans ce détail et capable d’aimer jusque dans ce détail. Soi-même, les autres, le monde. Chaque cheveu, chaque cellule de notre corps est aimable à s’en dilater l’âme ! Motivée au départ par une envie de relooking, grâce à la présence lumineuse de cette coiffeuse qui faisait son boulot avec soin et plaisir, je me suis laissée embarquer dans une contemplation métaphysique sur la base d’un cheveu ! Elle est pas drôle la vie ? Si y a qu’un cheveu sur la tête à Mathieu, il est précieux ! Mais oui, un simple cheveu peut être le déclencheur et le conducteur d’une expérience de haute voltige dans les sphères de l’amour ! Essayez donc pendant votre prochaine séance coiffage de contempler la beauté de l’existence et de l’être à partir d’un de vos cheveux : vous verrez, le voyage en vaut la mèche ! Certains coiffeurs font, sans le savoir, de l’art-thérapie : leur savoir-être, incarné dans leur savoir-faire, suscite des prises de conscience belles et profondes ! Si nous avons des boucles rebelles et le cheveu terne, allons donc faire un tour chez le coup’tif, et sentons à cette occasion combien nous sommes des trésors aimés dans les moindres épis !
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    3 m
  • Il fait beau !
    Sep 3 2025
    Il fait beau !Je rentre d’un wk à Lille, rempli de de retrouvailles, de bonnes marchottes d’un boutà l’autre de la ville et de joyeusetés culturelles. Que c’est bon de retrouver sesenfants ! On chante avec Enrico que les ch’tis ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ontpas dehors. C’est une réalité indéniable, là-haut le ciel est très fréquemment bas,c’est-à-dire que la grisaille céleste s’arrête à peine au-dessus de nos têtes, noustouche quasiment les parapluies et les bonnets. On évolue sous un manteau épais,uniformément gris, à la fois enveloppant par son côté cotonneux et écrasant par saproximité, et on apprécie se déplacer et se réfugier sous les motifs d’un parapluie àpois roses ou à crocodiles verts. Car oui, faute de lumière et de rayons chauds, on abesoin au moins de fantaisies ! Dans ces conditions de météo quotidienne, quand unmorceau de bleu apparait par miracle dans une trouée de nuages, on est totalementsurexcités de redécouvrir le ciel ! C’est touchant de nous voir unanimement réagiravec un tel enthousiasme ! On est ébahis par ce p’tit coin de ciel qui s’offre à nouscomme un cadeau rare, ponctuel, éphémère ! Et on s’exclame tous en chœur : « ça yest, il fait beau ! ». On le sait, « il fait beau » est une remarque tout à fait subjectiveselon qu’on se trouve dans le Nord, en Ecosse, en Bretagne, au Pays Basque ou surla côte d’Azur. Plus le gris est tenace, plus les apparitions de bleu et de lumière sontreçues et fêtées comme des moments de grâce. Quand on est pauvres de lumière,on est beaucoup plus sensibles à ses apparitions ! La présence de ciel bleu est unévènement pour les ch’tis, alors qu’elle est peut-être une habitude, voire une banalitépour les Niçois. Toute lumière est un cadeau inouï, et c’est une très belle analogie duchemin art-thérapeutique. Quand nos états émotionnels intérieurs sont brumeux,plafond bas, la moindre joie vécue dans la créativité peut être reçue comme unepépite et nous aider à la résurrection. Quand on va mal, quand on est tristes, quandon se sent seuls, les ouvertures lumineuses générées par l’art en art-thérapie, sontdes hauts lieux de restauration, de remontée, de respiration, de retour à l’envie, àl’espoir ! Que nous soyons ch’tis, Manchots ou Méditerranéens, c’est bon de nousrappeler la chance que le soleil existe, qu’il soit visible ou camouflé. Que noussoyons mélancoliques ou tout pleins de liesse, c’est bon de créer librement pourstimuler notre réservoir à Vie !
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    3 m