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  • En Éthiopie, les débuts de l'industrie du bitcoin
    Jun 20 2024

    En Éthiopie, la production d’électricité a explosé avec la construction du méga-barrage sur le Nil. La capacité électrique du pays va passer de 2 à 10 gigawatts en cinq ans. Une aubaine pour les mineurs de bitcoins. Une vingtaine d’entreprises ont signé des contrats avec le gouvernement pour pouvoir installer leurs ordinateurs de minage.

    De notre correspondante à Addis-Abeba,

    La production électrique explose en Éthiopie, mais la moitié de la population en est encore privée, car les investissements dans le domaine manquent. Il faudrait 10 milliards de dollars pour construire les infrastructures nécessaires. En attendant, des centaines de milliers de mégawatts sont gaspillés. Des mineurs de bitcoins ont flairé l’opportunité d’une énergie à bas prix.

    Le mining est le processus informatique par lequel la cryptomonnaie est créée. Un processus qui consomme beaucoup d’énergie « Avec sa situation énergétique, l’Éthiopie est probablement le meilleur endroit pour faire du bitcoin mining aujourd’hui », se réjouit Nemo Semret, cofondateur de QRB Labs. En 2021, il est le premier à pressentir la bonne affaire.

    Il s’apprête à installer son premier conteneur, rempli de machines de minage, dans une des sous-stations électriques qui répartissent le courant dans le pays. L’idée est de rester mobile pour s’adapter à la demande en électricité. « Ce qui a du sens pour le bitcoin, c'est d'utiliser l'énergie que personne d'autre ne peut utiliser », explique Nemo Semret. « Une usine peut payer 5 cents et un bitcoin minor ne peut pas payer plus de 2 ou 3 cents », détaille-t-il encore. Quand l’énergie peut aller aux plus offrants, le marché est rationnel et prend le dessus, analyse le spécialiste, rassurant sur le fait que le mineur de bitcoin est donc le dernier fourni, ne privant pas le pays de courant. « Quand l’énergie peut aller à un autre utilisateur, ça n’a plus de sens de le donner au bitcoin », argumente-t-il.

    Un secteur très compétitif

    Les mineurs du bitcoin se livrent une compétition mondiale sans merci sur ce marché limité. Pour espérer être rentable, il leur faut trouver un équilibre entre le coût de l’énergie et celui du matériel. « Les gens ont l’impression, quand le prix de bitcoins monte surtout, que c’est un business super facile et profitable, témoigne l’entrepreneur. Mais ce n’est pas un business facile, les marges sont très minces et c’est très compétitif. »

    Résultat : sur les 21 entreprises légales qui ont signé des contrats, seules quatre sont actives aujourd’hui en Éthiopie. Nemo Semret loue les infrastructures à des entreprises étrangères qui payent en dollars. Aucune transaction en bitcoin donc, car la monnaie reste interdite en Éthiopie.

    Kal Kassa, consultant dans le domaine du Bitcoin, est très optimiste : « Si les prévisions sont bonnes, dans l'année à venir, les mineurs devraient générer un à deux milliards de dollars de revenus. Ethiopian Electric Power recevra 10% de cette somme grâce aux revenus de l'énergie. Ce qui n'est pas négligeable. »

    Besoin de cadres légaux

    Deux cents millions de dollars reviendraient donc à la société nationale d’électricité pour financer les lignes de transmission. Une décision qui reviendra au gouvernement, aucune promesse n’a été faite en ce sens pour l’instant. C’est surtout un moyen de rapporter rapidement des devises étrangères au pays qui en manque cruellement.

    Et ce nouveau business n’a toujours pas de cadre législatif, il reste flou et risqué. « Il devrait y avoir une loi spécifique, cela rendrait les choses transparentes : le coût de l'énergie, les taxes, les droits de douane, le régime d'importation. Pour pouvoir investir sur des faits et non sur des suppositions », met en avant Kal Kassa.

    Le potentiel est énorme, si le marché est protégé de la corruption et bénéficie d’une fiscalité favorable. Sinon peu de chance que ce business délicat puisse rester rentable.

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  • Pour la jeunesse rurale de Côte d'Ivoire, s'insérer pour éviter les groupes armés
    Jun 19 2024

    Comment prévenir contre l’extrémisme violent et attirer les jeunes vers des projets viables ? Les autorités ivoiriennes ont mis en place, depuis deux ans, le programme de lutte contre la fragilité. Il s’adresse aux personnes âgées de 18 à 40 ans, vivant dans six régions des zones frontalières avec le Mali et le Burkina. Des régions touchées par le chômage dans lesquelles les populations deviennent de potentielles cibles du recrutement des groupes armés.

    Bakary Ouattara a 31 ans. Il a grandi et vit toujours à Kofiron, un village proche de la frontière malienne. Ce jeune a quitté les bancs en classe de troisième. Sans diplôme, mais avec les connaissances transmises par ses parents, Bakary a décidé de reprendre l’entreprise familiale : il vend du maïs et du riz. Dans son local, il peut stocker jusqu’à 100 sacs de céréales. Mais sans apport financier, difficile de tirer profit du potentiel de son local. « Je m’en sors très bien, dit-il, je parviens à être en activité 12 mois sur 12. À l’époque, je n’avais pas assez de fonds pour acheter des sacs de céréales auprès des femmes du village. J’ai bénéficié d’un prêt de million de FCFA. Cet argent m’a permis d’acheter de grandes quantités de céréales et de constituer un stock. Et je me suis mis à revendre. J’ai fait des bénéfices. »

    Commerce et agriculture

    Bakary a remboursé son prêt en moins d’un an. Depuis, il a ouvert une autre boutique, pour mener des activités de téléphonie et de transfert d’argent. « Je parle de mes activités aux autres jeunes du village pour que, eux aussi, se motivent et montent des projets, poursuit-il, je leur explique comment je m’y suis pris. Je leur dis qu’on peut gagner de l’argent en s’impliquant dans de petits projets. »

    Madou a 33 ans. Il a abandonné l’école pour se consacrer à l’agriculture. Ce jeune de Toumokro cultive le maïs, le riz, le coton et le soja. Cet agriculteur a emprunté 800 000 FCFA à l’agence Emploi Jeunes pour acheter des bœufs, des engrais et des pesticides. Malgré ce coup de pouce, Madou doit encore s’accrocher pour sentir les bénéfices de son métier : « J’ai bénéficié d’un prêt l’an dernier. Mais, la pluviométrie a été mauvaise. Mes récoltes de maïs et de coton n’ont pas bien donné. C’est difficile. J’espère qu’on aura une meilleure pluviométrie cette année afin que je puisse rembourser mon prêt. »

    Cibles du recrutement des jihadistes

    Ce programme vise à ancrer les jeunes dans des activités professionnelles. « Si ces jeunes qui sont à la frontière ne sont pas occupés, s’ils ne sont pas sensibilisés, ils deviennent une cible facile, un appât, pour ces jihadistes, explique Anselme Gauze, est le chef de l’Agence Emploi Jeunes de Korhogo, donc il faut les occuper. Lorsque nous sommes allés à Kafolo –Kafolo a été une zone prioritaire du projet, parce qu’il y a eu des attaques jihadistes dans ces zones-là – il y a des jeunes qui ont pu bénéficier de ces subventions, et il y en a qui ont pu bénéficier de formation en apprentissage : électricité, mécanique-auto et à la soudure. »

    Pour l’heure, dans cette zone frontalière, près de 52 000 jeunes ont bénéficié de ce programme d’aide.

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