• Tunisie: avec le drame de Mezzouna, «c'est l'occasion d’appeler à l’aide»

  • May 3 2025
  • Duración: 2 m
  • Podcast

Tunisie: avec le drame de Mezzouna, «c'est l'occasion d’appeler à l’aide»

  • Resumen

  • En Tunisie, le 14 avril dernier, trois adolescents ont trouvé la mort après l'effondrement d'un mur dans l'enceinte de leur lycée à Mezzouna, au centre-est du pays, à quelques kilomètres du berceau de la révolution, Sidi Bouzid. Cet accident a provoqué l'indignation de l'opinion publique en Tunisie, car il révèle des problèmes structurels de développement dans les régions marginalisées.

    De notre correspondante à Tunis,

    À Mezzouna, après des jours de tensions, le calme est revenu. Mabrouka Nouri, la mère d'Abdelkader Dhibi, l'un des lycéens tués dans l'accident, reçoit encore les condoléances du voisinage. Elle attend une enquête sur les circonstances du drame : « Ce mur ne s'est pas effondré à cause du président de la République ou du directeur de l'école, il était ancien et ici, le budget réservé aux rénovations publiques, on ne sait jamais où il va. Pour moi, c’est la faute des lobbies qui accaparent l'argent du pays depuis des années. »

    Un discours qui résonne avec celui du président Kaïs Saïed qui est venu la voir ainsi que les autres familles en deuil, dans la nuit du 18 avril. Dans cette ville de 8 000 habitants, la visite a été perçue positivement après des décennies sans contact avec le pouvoir central. « Il est venu nous voir, il nous a salués, il nous a écoutés, nous, les pauvres que personne ne voit », approuve Mabrouka Nouri.

    Après la visite du président, Hanen, 43 ans qui s'occupe seule de sa mère, a entendu les promesses de relance de l'usine de plastique fermée depuis 2008 et des aides pour l'infrastructure sanitaire. Néanmoins, elle reste vigilante : « Je n'ai aucune confiance dans les autorités locales, ni le gouverneur ni le délégué régional. On n'arrive pas à vivre dans la dignité. »

    « Rien n'est rénové depuis des décennies »

    Ville autrefois prospère grâce à l'une des plus grandes usines de plastique du pays, les défaillances se voient partout. L'usine est laissée à l'abandon, l'état des routes laisse à désirer, et de nombreuses constructions souffrent de problèmes d'infrastructure. Beaucoup d'habitants comme Hanen se sentent abandonnés. « Ici, c'est simple, vous avez des connexions ou des contacts, vous aurez du travail, sinon vous n'êtes rien. Moi, je vis avec ma mère grâce à sa pension de retraitée de 150 euros par mois. Le moindre médicament pour son traitement coûte entre 15 et 20 euros, que nous reste-t-il à la fin du mois ? »

    Ce défaitisme, Mohamed Sboui, enseignant de 58 ans, l'explique par l'ancienneté de l'état d'abandon des infrastructures publiques : « Si l'effondrement du mur a autant bouleversé les gens, c'est parce que tout le monde est conscient que rien n'a été réellement entretenu ou rénové depuis des décennies. On a un poste de police et une mairie et puis pas grand-chose d'autre. L’effondrement de ce mur, c'est pour nous l’occasion d’appeler à l’aide. »

    Le drame de Mezzouna a provoqué une onde de choc dans le pays. De nombreuses municipalités ont ainsi détruit des murs où édifices fragiles par peur que le scénario ne se répète.

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