C’est à la Une de la presse américaine, européenne, israélienne… « Netanyahu affirme qu’Israël prendra le contrôle de toute la bande de Gaza » titre le Wall Street Journal, qui parle « d’un pari qui défie la pression internationale pour mettre fin à la guerre, et qui manque d’un large soutien national ». Le Washington Post, de son côté, cite « des analystes selon lesquels la réoccupation de Gaza nécessiterait des semaines, voire des mois de combats ». Ces analystes pensent également « que ce plan pourrait aussi être un stratagème de Netanyahu, pour persuader le Hamas de revenir à la table des négociations. »
Une initiative qui ne fait pas l’unanimité. « Conquérir Gaza est une mauvaise idée, sur le plan moral, et sur le plan économique », estime ainsi Yair Lapid, le chef de l’opposition parlementaire », rapporte le New York Times, alors « que les familles des otages craignent que l’extension du contrôle israélien conduise l’armée à tuer leurs proches par inadvertance, ou pousse le Hamas à les exécuter ». Au Liban, le journal francophone L'orient-le-Jour, cite d’ailleurs la réaction du Hamas, selon lequel « les plans de Netanyahu confirment sans l’ombre d’un doute, son désir de se débarrasser des otages ».
Possible invasion terrestre La presse israélienne réagit aussi à la dernière annonce de Benyamin Netanyahu. « Malgré les avertissements de Tsahal, le cabinet de sécurité approuve le plan de Netanyahu visant à conquérir la ville de Gaza », titre le Times of Israel, qui souligne aussi, l’ambiguïté des déclarations de Netanyahu, qui avait d’abord parlé de « prise de contrôle totale de la bande de Gaza » ( et non pas seulement de la ville de Gaza), avant la réunion du cabinet de sécurité. Le quotidien Haaretz, lui, précise que « des images satellites montrent un renforcement des effectifs de l’armée israélienne, avant une possible invasion terrestre de Gaza ». « Le Jerusalem Post, de son côté, cite le chef d’état-major de l’armée israélienne qui a exprimé son opposition au plan de Netanyahu, estimant « qu’il n’y avait aucune réponse humanitaire pour le million de personnes qui devraient être transférées. Tout sera complexe (dit-il) ajoutant : je suggère que le retour des otages soit exclu des objectifs militaires ».
Malnutrition À lire également, dans la presse israélienne, un article dénonçant la situation humanitaire à Gaza. C’est le quotidien d’opposition Haaretz qui cite les chiffres de l’ONU, estimant « que 12 000 enfants souffrent de malnutrition (…) alors que l’ordre public s’effondre ». À l’appui, une photo montrant des enfants et des adultes, tendre désespérément des bassines, lors d’une distribution d’aide alimentaire. Haaretz pointe du doigt l’armée israélienne, « qui retarde toujours aux points de contrôle, près de la moitié des convois d’aide et des livraisons humanitaires dans la bande de Gaza, y compris les entrées et les sorties des équipes médicales et les livraisons de carburant ».
Compassion Enfin, en Espagne, el Païs publie un texte coup de point de la romancière Gioconda Belli. Une tribune intitulée « Gaza et la cruauté ». Alors que la romancière pose cette question : « comment est-il possible que des personnes qui portent un holocauste dans leur mémoire, aient perdu la compassion d’une manière aussi monstrueuse ? ». « En tant que témoins de cette horreur à Gaza, en voyant les photos d’enfants qui étaient, sinon morts, du moins affamés, et en entendant le bilan quotidien des morts, nous nous sentons impuissants et incrédules », poursuit Gioconda Belli. Et elle conclut : « Il s’agit d’un conflit humain, mais surtout d’un conflit éthique et moral que ceux qui ont le pouvoir de le faire doivent mettre fin maintenant ».