Episodios

  • À la Une: l’arme de la faim
    May 5 2025
    À Gaza, cela fait maintenant plus de deux mois que l’aide internationale est bloquée par les israéliens… Rita Baroud, journaliste indépendante, qui vit sur place, témoigne dans les colonnes de La Repubblica à Rome : « À Gaza, rien ne ressemble à la vie, affirme-t-elle. Ici, la faim n’est pas une sensation temporaire, mais un état permanent. La soif n’est pas un inconfort passager, mais une douleur enracinée dans la gorge et dans l’âme. Une soif réelle et profonde qui vide le corps et consume l’esprit. (…) Gaza aujourd’hui n’est pas seulement une ville assiégée, poursuit la journaliste gazaouie : c’est ce qui reste d’une ville sous les cendres, respirant difficilement, sous un ciel contaminé par la mort. Plus de deux millions de personnes sont entassées sur une petite bande de terre sans nourriture, sans eau, sans carburant, sans médicaments et sans aucun sentiment de sécurité. (…) Ce qui se passe actuellement n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une tache sur la conscience de l’humanité », s’exclame encore Rita Baroud. Et « le silence international tue plus que les bombes. Gaza survit… elle ne mange pas, elle ne boit pas, mais elle ne meurt pas. Aujourd’hui, Gaza n’est pas seulement sans nourriture ni eau, mais sans espoir. Elle meurt lentement sous les yeux d’un monde qui la regarde… et qui se tait ».« Rien ne peut justifier… »Des voix s’élèvent pourtant dans la presse. À la Une du site du quotidien israélien d’opposition Haaretz, cette photo d’un enfant de Gaza au corps décharné par la faim. Et ce titre en forme de constat : « deux mois après le début du blocus israélien, les habitants de Gaza n’ont presque plus rien à manger. »« Alors que le blocus se poursuit, les enfants de Gaza souffrent de la faim et les malades meurent », constate également le New York Times.Le Monde à Paris s’insurge : « rien ne peut justifier deux mois de blocus d’une aide humanitaire indispensable à une population en détresse. Jamais. L’arme de la faim et des produits médicaux de première nécessité discrédite celui qui en use. Qu’il faille rappeler aujourd’hui cette évidence concernant les Palestiniens de Gaza témoigne d’un affaissement moral sidérant. Les cris d’alarme venant d’experts des situations de crise ne manquent pourtant pas, même si Israël maintient un autre blocus à Gaza, celui de l’information, indigne d’une démocratie ».Le Guardian à Londres s’indigne également : « alors qu’Israël et les États-Unis attaquent les tribunaux internationaux, les autres nations, dont le Royaume-Uni, doivent tout mettre en œuvre pour défendre et soutenir le droit international. Elles doivent également insister davantage pour la reprise immédiate de l’aide. (…) Ce qui est honteux, s’exclame le quotidien britannique, c’est que près de la moitié des enfants de Gaza disent vouloir mourir. Ce qui est honteux, c’est que tant de civils aient été tués et tant d’autres poussés à la famine. Ce qui est honteux, c’est qu’on ait laissé faire cela ».Redessiner les cartes…L’Orient-Le Jour à Beyrouth s’emporte aussi contre Israël, mais cette fois à propos de la Syrie : « Que veut Israël en Syrie ? », s’interroge le quotidien libanais. « Deux options. La première consiste à négocier un accord de paix avec le nouveau régime syrien qui a ouvert la porte à cette possibilité. La seconde est de participer au nom d’une soi-disant “alliance des minorités“ à la fragmentation de son voisin dans le double objectif de le rendre inoffensif et de faire de la région une juxtaposition de micro-États ethno-communautaires parmi lesquels Israël serait de loin le plus puissant. (…) Tout porte à croire que l’État hébreu a opté pour la seconde option. Pourquoi ? Parce qu’il craint comme la peste qu’un pouvoir islamiste – qui plus est soutenu par la Turquie – ne s’enracine à sa frontière ? Ou bien parce qu’il veut profiter de ce moment pour redessiner la région ? À ce stade, les deux lectures sont défendables, mais la seconde prend chaque jour un peu plus d’épaisseur ».Alors, conclut L’Orient-Le Jour, « il est temps que tous ceux qui ne souhaitent pas que ce scénario advienne se réveillent et participent au renforcement du pouvoir d’Ahmad el-Chareh tout en exigeant de l’ex-jihadiste des résultats tangibles en termes de respect des minorités. Car quoi que l’on pense de ses intentions et de sa mue, conclut le quotidien libanais, le président intérimaire incarne paradoxalement le seul espoir que la Syrie n’implose pas. Et Netanyahu son plus grand fossoyeur. »
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  • À la Une: le calvaire des Palestiniens de Gaza
    May 3 2025
    « Gaza, bombardée et affamée par le siège israélien » titre le Monde. « La population impuissante supporte l’insupportable », ajoute le quotidien français, citant un Gazaoui désespéré. « Depuis le 2 mars, c’est-à-dire depuis 2 mois », précise le Monde « aucun camion commercial ou humanitaire n’est entré dans l’enclave palestinienne (…) plus rien n’entre dans le territoire supplicié : ni nourriture, ni médicament, ni carburant ». « Après deux mois de siège total par Israël, Gaza est bord du gouffre », renchérit le Temps. « Les soupes populaires », sur lesquelles comptent de nombreux habitants de Gaza pour s’alimenter, « sont à court de nourriture », explique le quotidien suisse, « alors que 90 % de la population dépend exclusivement de l’aide alimentaire », et que le PAM, le Programme Alimentaire Mondial, « a fait savoir il y a une semaine qu’il avait effectué sa dernière livraison ».Et puis « rode ce sentiment terrible d’abandon », ajoute le Monde. Interrogé par téléphone, un pharmacien se plaint que « le monde ne semble pas dérangé qu’il y ait 50 morts par jour dans les bombardements ». « On ne voit aucune véritable pression pour mettre fin au blocus de Gaza », regrette Ziad, un professeur de français. « Ni des Nations unies, ni des pays occidentaux, ni de voisins comme l’Égypte et la Jordanie ».Option juridiqueÀ la Une également, en ce 3 mai, la Journée Mondiale de la liberté de la presse. Journée choisie par le Washington Post, pour parler « des médias publics américains, prêts à lutter contre l’ordre de Donald Trump visant à couper les fonds de PBS et NPR », autrement dit la télé et la radio publiques, que le président américain accuse d’assurer une couverture médiatique, « biaisée et partisane ». D’où l’ordre de couper les fonds des médias publics. « Une mesure manifestement illégale », estime Paula Kerger, présidente-directrice générale de PBS, qui déclare « étudier toutes les options ». Parmi elles, l’option juridique.Selon des juristes cités par le Washington Post, Donald Trump a peut-être « outrepassé ses pouvoirs » et « violé le premier amendement » (qui garantit notamment la liberté de la presse). Le président américain n’en est pas à son coup d’essai « puisqu’il est déjà empêtré », rappelle le Washington Post, « dans une bataille judiciaire visant à interdire l’accès de la Maison Blanche à l’Associated Press ». Sans oublier que la justice américaine a ordonné à Donald Trump, le rétablissement de Voice of America, la radio-télévision de l’Amérique à l’étranger, dont il a également décidé de couper les fonds.RassembleurEn France, le journal La Croix dresse le portrait du futur pape. Le journal catholique a rencontré 15 cardinaux, qui, nous dit-on, « dévoilent le portrait-robot du futur pape », lequel, estime un cardinal italien, devra d’abord être « un pasteur », « cette semaine l’en a persuadé, la baisse progressive du nombre de catholique ne sera bientôt plus l’affaire de l’Occident seul, dit-il ». « Le Collège des cardinaux », ajoute la Croix « semble aujourd’hui chercher quelqu’un de peu jargonneux, théologiquement solide, mais surtout à même d’aller au contact du terrain ».« Le futur pape », précisent de leur côté certains cardinaux, « ne devrait pas être trop jeune ». « Est-ce que l’on veut vraiment repartir pour un pontificat de 25 ans, comme au temps de Jean-Paul II », interroge l’un d’entre eux. « Il lui faudra la santé physique quand même », insiste un autre. « La tâche est écrasante ». Enfin, d’où viendra le successeur de François ? Le cardinal autrichien Christoph Schönborn estime que « L’Asie et l’Afrique influenceront l’avenir de l’Eglise, ce n’est pas une idée, mais un fait » ajoute-t-il. Les cardinaux souhaitent aussi « un rassembleur », « une figure de compromis », « quelqu’un qui sache écouter tout le monde », « un homme fort, mais doux ». La mission s’annonce difficile. Le conclave pour désigner le successeur de François commencera jeudi prochain. Et il durera jusqu’à ce qu’une fumée blanche annonce l’élection d’un nouveau pape.
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  • À la Une: Trump commence à faire le ménage dans son entourage
    May 2 2025

    « Trump remplace Waltz par Rubio », titre le Washington Post. « Le conseiller à la Sécurité nationale est évincé », ajoute le quotidien américain, « il sera remplacé par le secrétaire d’État Marco Rubio, qui assurera l’intérim. Pour Trump, c’est le plus important remaniement de son administration ».

    Michael Waltz paie, notamment, une erreur qui a fait du bruit. « Dans une discussion de groupe sur les opérations militaires au Yémen, il avait inscrit, par inadvertance, les coordonnées d’un journaliste ». Mais ce n’est pas tout, précise le Washington Post : « La décision de Trump reflète aussi une frustration plus large après la nomination par Waltz de personnes considérées comme déloyales envers le président américain ». Ceci étant, Trump a tout de même nommé Michael Waltz ambassadeur à l’ONU, « un poste qui nécessite l’approbation du Sénat ». Dans ce contexte, estime le Washington Post, « les démocrates pourront interroger Waltz sur les premiers mois de la présidence Trump, et ils pourront l’obliger à témoigner sous serment sur des questions sensibles ». Ce qui n’est pas sans intérêt…

    Région assiégée

    À la Une également, les attaques meurtrières contre la communauté druze en Syrie. « Des attaques meurtrières qui font partie d’un combat plus vaste » estime le Wall Street Journal. « Les tensions » nous dit le quotidien américain, « sont alimentées par des inquiétudes persistantes au sein de la population druze locale », selon laquelle « on ne peut pas faire confiance au gouvernement syrien [...] composé d’anciens djihadistes ». Les druzes, victimes de représailles, « deux jours de combats ont été déclenchés par un enregistrement montrant un druze critiquant le prophète Mahomet, combats qui se sont rapidement intensifiés » faisant de nombreux morts dont des civils. « C’est terrifiant » témoigne un habitant de 44 ans, de la région de Sahnaya, dans le sud de la Syrie. « On entend les obus de mortier tomber juste à côté de nous. Les gens font leurs valises, mais ils ne savent pas où aller. La région est complètement assiégée ».

    Une attente qui s'éternise

    Au Canada, la triste histoire d’un réfugié séparé de ses enfants depuis six ans. C’est le Devoir qui nous raconte l’histoire de Rodney, un ex-policier de Port-au-Prince, qui a fui son pays « en raison de menaces de mort ». Au Canada, il a obtenu il y a trois ans le statut de réfugié. Lorsqu’il a quitté Haïti, précise le journal, « l’un de ses enfants était encore un bébé, un autre était à l’aube de l’adolescence, son plus grand, lui, s’élançait dans sa vie d’adulte. Plutôt que de les avoir auprès de lui, ce père de famille haïtien les aura vu grandir à travers l’écran de son téléphone. Et l’attente pour les revoir s’éternise, en raison des délais d’obtention de la résidence permanente qui ne cessent de croître ».

    En effet, explique le Devoir, « ils sont aujourd’hui d’un minimum de 45 mois », un délai largement dépassé en ce qui concerne Rodney. « Le père de famille dit avoir frappé à toutes les portes, y compris celle de son député, ce qui n’a rien donné jusqu’ici », poursuit le quotidien canadien. « Je ne sais plus à quel saint me vouer. J’ai de la misère à m’intégrer pleinement ici. Parce qu’il me manque une partie de moi », explique Rodney. Le Devoir a également interviewé son avocat, Stéphane Valois, qui interroge : « Qui peut penser qu’au Canada, ça peut prendre cinq ans ou même plus avant que tu ne revoies tes enfants ? Qui accepterait d’être séparé de ses enfants aussi longtemps ? » Et l’optimisme n’est pas de rigueur, car« la semaine dernière, la demande de permis de séjour temporaire qui permettrait à la femme et aux trois enfants de rejoindre leur père au Canada a été refusée. » « Ça nous a coupé l’espoir », explique Rodney, « on ne sait pas combien de temps ça va durer ». « Le plus dur, pour lui, c’est de ne pas savoir », conclut le Devoir.

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  • À la Une: l’Ukraine accepte de partager ses richesses minières avec les États-Unis
    May 1 2025
    Après des semaines de négociations difficiles, l’accord sur les minerais a été finalement signé mercredi entre les États-Unis et l'Ukraine. Un accord qui donne aux États-Unis l’accès prioritaire aux ressources minérales ukrainiennes, et notamment aux terres rares utilisées dans la haute technologie et qui prévoit la création d’un fonds de reconstruction et d’investissement destiné à leur exploitation.Alors la question qui vient immédiatement est de savoir si cet accord va peser sur un règlement du conflit entre l’Ukraine et la Russie ? Pour l’instant, on est dans le flou. Le Washington Post croit savoir que « la dernière version de l’accord ne fournit pas de garanties de sécurité concrètes à l’Ukraine, mais elle indique que Kiev et Washington sont d’accord pour affirmer un “alignement stratégique à long terme“ entre les deux pays et le “soutien des États-Unis à la sécurité, à la prospérité, à la reconstruction et à l’intégration de l'Ukraine dans les cadres économiques mondiaux“. Ce langage à lui seul marque une victoire pour Kiev, relève le Washington Post, qui cherchait un soutien actif de la part des États-Unis depuis que les relations entre les deux pays étaient devenues difficiles sous la présidence de Trump. Au travers de cet accord commercial, l’Ukraine va chercher à obtenir des garanties de sécurité beaucoup plus tangibles dans le cadre d’un futur accord de paix. »Vers des livraisons supplémentaires d’armes américaines ?Reste que pour l’instant, pointe le New York Times, « la portée de cet accord commercial sur l’avenir du soutien militaire américain à l’Ukraine n’est pas clair. Une source proche des négociations affirme que l’accord final ne comprend pas de garanties explicites quant à une assistance future des États-Unis en matière de sécurité. Une autre source déclare que les États-Unis ont rejeté cette idée au début du processus. Malgré cette annonce en fanfare, ce partenariat sera caduc, estime encore le New York Times, si les combats entre l’Ukraine et la Russie se poursuivent. »En fait, précise La Repubblica à Rome, « une partie des recettes — chiffrée à 150% dans le projet — devrait être affectée à un fonds conjoint américano-ukrainien, pour financer des livraisons supplémentaires d’aide militaire : une formule qui prolongerait dans le futur l’engagement militaire américain aux côtés de l’Ukraine. Il ne s’agit donc pas, à proprement parler, d’une garantie militaire de protection, mais cet accord commercial créerait un lien économique fort entre les deux pays et offrirait à Kiev des ressources pour financer la reconstruction et renforcer sa défense. » D’ailleurs, remarque encore La Repubblica, « lors de la signature, les Ukrainiens ont explicitement parlé d’une “nouvelle assistance, par exemple, dans les systèmes antiaériens“. »Trump intensifie la pression sur PoutinePour Le Figaro, « l’Ukraine obtient (ainsi) un partenariat économique qui intéresse directement Washington sur sa sécurité. Le Figaro qui cite cette remarque du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent : « "cet accord signale clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée dans un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère à long terme“ ».Le Figaro apporte aussi cette précision importante : « les terres rares, dont l’Ukraine détiendrait environ 5% des ressources mondiales, sont des ressources convoitées (et entrent donc dans le cadre de l’accord signé entre Washington et Kiev), mais une partie des gisements sont situés dans l’est du pays, notamment le Donbass, occupé par la Russie. »Au travers de cet accord, donc, « Trump augmente massivement la pression sur Vladimir Poutine, estime Die Welt à Berlin. Les dirigeants russes retardent depuis des semaines toute discussion sérieuse sur la paix. Moscou continue de rejeter la demande des États-Unis et de Kiev d’un cessez-le-feu inconditionnel. Plus récemment, Vladimir Poutine n’a proposé qu’un cessez-le-feu unilatéral de trois jours, du 8 au 10 mai. Et ces derniers jours, Trump avait clairement exprimé que sa patience envers Moscou avait des limites. » On attend donc maintenant la réaction de Vladimir Poutine après la signature de cet accord sur les minerais entre Washington et Kiev.
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  • À la Une: les 100 jours au pouvoir de Donald Trump
    Apr 30 2025
    « Nous ne faisons que commencer » ; « vous n’avez encore rien vu ! » ; « tout va bien se passer… » Voici les petites phrases prononcées par Donald Trump ces dernières heures devant les caméras ou devant ses supporters. Des petites phrases reprises dans nombre de quotidiens ce matin. Le cap des 100 jours a donc été franchi. Et le président américain se veut rassurant… Il faut dire que son action à la tête de la Maison Blanche depuis le 20 janvier soulève interrogations, critiques, craintes… Et ce matin, l’immense majorité des commentaires ne lui sont guère favorables…Le New York Times propose pas moins de 15 éditoriaux sur les trois mois au pouvoir de Trump avec ce titre global sans équivoque : « chaque jour depuis le 20 janvier a été ressenti comme un chaos total ».En effet, rebondit Le Soir à Bruxelles, « cela fait 100 jours que Donald Trump est redevenu le président des États-Unis. Et cela fait 100 jours que les Américains, et le monde, prennent claque sur claque. Quand on fait la liste de ce qui s’est produit depuis le 20 janvier, il y a de quoi être interloqué. »Un « sillage de ruines »Le Temps à Genève tente de résumer cette liste en quelques lignes : « durant ces 100 premiers jours, Donald Trump a verrouillé les frontières de son pays, lâché Elon Musk sur l’administration publique, sabré dans l’aide internationale et dans les contributions aux organisations multilatérales, il est parti en croisade contre la diversité et l’inclusion, confortant l’Amérique blanche et hétérosexuelle. Sur la scène internationale, poursuit le quotidien suisse, Donald Trump a lancé des processus de paix en Ukraine et avec l’Iran, tout en encourageant Israël à écraser Gaza. Il a menacé d’annexer le Groenland, le Panama ou le Canada. En parallèle, il a lancé une guerre commerciale indiscriminée contre le reste du monde, avant de la rediriger contre la Chine, mais s’aliénant ainsi ses alliés maltraités et désorientés. »Commentaire désabusé du Guardian à Londres : « le 47e président des États-Unis laisse derrière lui un sillage de ruines. Le chaos est sa marque de fabrique. Personne ne sait si, quand et comment le carnage prendra fin. (…) Le 4 juillet 2026, les États-Unis fêteront leur 250e anniversaire. À cette date, Trump sera au pouvoir depuis près de 18 mois. Imaginez tout ce qu’il aura accompli. Et détruit. »L’arme de la vengeance…Libération à Paris analyse un autre aspect de la politique de Trump : l’attaque permanente contre tous ceux qui s’opposent à lui…« 100 jours de vengeance tous azimuts pour Donald Trump », titre le quotidien français. En effet, constate-t-il, « aussitôt investi, le dirigeant d’extrême droite s’est lancé publiquement, à coups de décrets, dans une entreprise de vengeance contre ceux qu’il considère comme ses ennemis politiques. Dans son viseur figurent notamment son prédécesseur, Joe Biden, et son adversaire lors de l’élection de l’année dernière, Kamala Harris, tous les deux privés fin mars de leur habilitation secret-défense. Mais le spectre des attaques trumpistes est beaucoup plus large, relève encore Libération. Elles visent des opposants politiques, figures du camp démocrate, et des institutions jugées trop “woke“ ou trop “marxistes“ par le Président, comme les prestigieuses universités du nord-est du pays ou le centre culturel Kennedy, à Washington. Elles frappent aussi d’anciens alliés, avec lesquels il a gouverné lors de son premier mandat. » Des sondages en berneLe Monde, toujours à Paris, met l’accent lui sur l’impopularité croissante de Donald Trump… Cette « impopularité ne vaut pas seulement sur les sujets qui avaient été les moteurs de sa victoire, l’immigration et l’économie. Elle est alimentée également par le rejet d’une pratique agressive du pouvoir, adoptée depuis le 20 janvier. Le jugement des personnes interrogées par le Washington Post est, à ce titre, sans appel, relève Le Monde. Pour 64 % d’entre elles, selon un sondage publié dimanche, le républicain “va trop loin“ dans sa volonté d’“étendre le pouvoir de la présidence“. »Le Figaro tempère… « En réalité, son taux d’approbation égale, voire surpasse légèrement celui de son premier mandat à la même échéance. » En fait, poursuit le journal, « cette chute observée les 100 premiers jours représente une tendance assez classique dans l’histoire politique américaine récente. » Et, surtout, insiste Le Figaro, « Trump conserve le soutien de l’électorat républicain et l’approbation d’un gros tiers des électeurs indépendants. »
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  • À la Une: l’Espagne paralysée…
    Apr 29 2025
    « On a crié comme des fous, mais personne ne nous entendait » : Ana María et son mari, relate El Pais à Madrid, sont restés coincés dans l’ascenseur de leur immeuble dans le quartier madrilène de Palomeras Bajas pendant près d’une heure hier. Heureusement, ils ont été entendus. Et ils ont été parmi les premiers à être secourus…Comme eux, des centaines de personnes sont restées bloquées dans des ascenseurs, parfois pendant des heures hier. Conséquence de la plus grande panne d’électricité qu’a connu la péninsule ibérique.« 12 h 33 hier : d’un coup, s’exclame El País, 60 millions de personnes se sont retrouvées sans électricité, sans internet ni téléphone portable pendant plusieurs heures. (…) Il y a eu une “très forte fluctuation sur les flux de puissance“, selon l’explication initiale fournie par Red Eléctrica, qui a provoqué un effondrement de tout le réseau péninsulaire, affectant également le Portugal. Les services ferroviaires ont été perturbés, les feux de circulation éteints, provoquant des embouteillages monstres dans de nombreuses villes, et de nombreuses entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes. (…) Le courant a commencé à revenir progressivement en début d'après-midi et cette nuit, Red Eléctrica signalait que plus de 90 % l’alimentation avait été rétablie. »Une crise de plus…Commentaire du quotidien madrilène : « la confusion vécue hier par tous les citoyens sans exception et la perturbation de leur vie quotidienne sont sans précédent depuis la pandémie de covid-19 il y a 5 ans. Cette crise énergétique s’ajoute à la succession de crises aiguës de ce siècle, poursuit El Pais. Une bonne partie de la population s’est endormie hier soir en se sentant extrêmement vulnérable face à la perte soudaine et mystérieuse de choses que nous tenons pour acquises dans la vie quotidienne : les téléphones portables, Internet, l’électricité, la possibilité de faire le plein d’essence de notre véhicule. Bref, tout a été mis en suspens durant quelques heures. Cette crise de l’électricité ajoute une dose inquiétante et dérangeante de malaise à l’incertitude radicale de la période actuelle. »Canada : le sursis pour les libéraux de Mark CarneyÀ la Une également, les élections fédérales au Canada…« Sous le leadership de Mark Carney, le Parti libéral du Canada est parvenu à accomplir ce qui paraissait impossible il y a quatre mois à peine, constate Le Devoir à Québec : la population lui a donné un nouveau mandat. » En effet, en décembre, tous les sondages donnaient les conservateurs de Pierre Poilievre en tête… mais c’était « avant que la rhétorique belliqueuse et les menaces d’annexion du Canada ne s’invitent dans le discours du président des États-Unis, Donald Trump », relève le quotidien québécois. Alors « aujourd’hui, poursuit Le Devoir, Mark Carney amorce un marathon sous les yeux d’une population impatiente de retrouver un semblant de stabilité économique et de prévisibilité de la part d’un allié perturbateur. La lassitude qu’inspiraient les libéraux de Justin Trudeau, au terme d’une décennie de pouvoir, pourrait vite revenir dans la conversation nationale si les résultats ne sont pas au rendez-vous. »Syrie : comment réparer le pays ?Enfin à lire dans Libération à Paris ce dossier « comment réparer la Syrie » : « vengeances communautaires, tensions régionales, économie exsangue, […] près de cinq mois après la chute de Bachar al-Assad, la Syrie tente toujours de surmonter quatorze ans de guerre civile et cinq décennies d’incurie et de corruption […]. Et ce n’est pas facile, pointe Libération. Le nouvel homme fort du pays, le salafiste Ahmed al-Charaa, a d’abord dû montrer qu’il avait réellement rompu avec les groupes djihadistes dont il était issu. Changeant d’allure et même de nom. Pour être accepté des Occidentaux et obtenir ainsi la levée de leurs sanctions, il a dû se montrer un minimum “inclusif“ dans la composition de son gouvernement, y incluant notamment une femme chrétienne, démocrate et féministe ainsi que divers représentants kurde ou alaouite. Cela suffira-t-il pour maintenir l’unité du pays ? Rien n’est sûr, soupire Libération. (…) Des premiers pas ont été faits, mais ils ne sont pas suffisants. Pris en étau entre les Israéliens, au sud, qui profitent de la situation pour grignoter du territoire, et les Turcs au nord qui entendent bien se voir récompenser pour l’aide apportée lors de sa prise de pouvoir, Ahmed al-Charaa n’a pas droit à l’erreur. »
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  • À la Une: cette photo restera-t-elle dans l’histoire?
    Apr 28 2025
    Le cliché a fait le tour du monde en quelques minutes samedi et il est encore à la Une de nombreux journaux ce lundi… « Donald Trump et Volodymyr Zelensky assis seuls dans le fastueux décor de la basilique Saint-Pierre et faisant (peut-être) avancer le sort de la paix (en Ukraine). Instant de grâce momentané ou bien réel début d’influence sur le cours des choses ?, s’interroge Le Temps à Genève. L’avenir le dira ».« L’enterrement du pape François s’est posé soudain en lieu de la politique internationale, constate Le Soir à Bruxelles, faute d’instances à même désormais de jouer pleinement leur rôle dans le chaos provoqué par le président américain et ses acolytes. Privés des traditionnels déclarations et communiqués officiels communs pour décoder le cours des événements, on en était réduit ce week-end à comptabiliser les échanges et poignées de main réalisés sur le sol romain, presque soulagés de constater que, oui, durant l’office religieux, Trump et Macron avaient exécuté le “geste de paix“ prévu par la liturgie catholique. On se contente désormais de très peu, soupire Le Soir. Un geste de paix ? Difficile pourtant de tirer cette conclusion de la rencontre dans la basilique Saint-Pierre entre les présidents américain et ukrainien ».Trump influencé ?Quoi que les deux hommes se soient dits, pour le Times à Londres, « il est essentiel que tout accord de paix sur l’Ukraine (…) préserve la souveraineté ukrainienne plutôt que de la restreindre et punisse l’agression russe plutôt que de la récompenser. Trump semble avoir été influencé par cette brève discussion avec le président Zelensky (…). Zelensky a ensuite déclaré qu’il s’agissait d’une “rencontre hautement symbolique et potentiellement historique“. Le test sera de savoir, pointe encore le Times, s’il parviendra à convaincre Donald Trump que toute paix négociée ne fera que reporter, au lieu de résoudre, le conflit, si elle ne parvient pas à réduire les acquis territoriaux russes, notamment l’annexion illégale de la Crimée ».Vœu pieux ?Le problème, c’est qu’on avait l’image mais pas le son, pointe Libération à Paris. « Ce face-à-face au Vatican, dans l’impressionnante démesure de marbre d’une basilique parachevée par Michel-Ange, (…) réinstalle, sans qu’il soit possible d’en mesurer la portée superficielle ou profonde, une atmosphère de secret et de pénombre dans le jeu de poker menteur des tractations interétatiques. Il s’agissait de montrer du dialogue tout en coupant le son ».Et attention, prévient Libération, « il faut craindre qu’il ne s’agisse ici que d’une bien tardive image pieuse, la scénographie de la franchise et de la réciprocité à l’heure des fourbes et avant que les coups bas et le dépeçage de toutes les valeurs ne reprennent de plus belle, sitôt franchi le portail de l’église. Amen ».Poutine dans les cordes ?Et en effet, un coup pour rien… À en croire les dernières déclarations de Trump qui font notamment la Une du site du Guardian à Londres, on est loin d’un alignement des positions de Trump et de Zelensky… Il y a quelques heures, répondant à la question d’un journaliste « Zelensky est-il prêt à abandonner la Crimée ? », le président américain a répondu : « oh je pense que oui… » Et dans le même temps, le président américain a affirmé que le face-à-face au Vatican avait amélioré ses relations avec le président ukrainien…Seul point positif, note La Repubblica à Rome, les déclarations de Trump sur Poutine : « la Russie m’a surpris et déçu, a-t-il dit, car elle a commencé à bombarder après avoir discuté de la paix ». Commentaire du quotidien italien : « peut-être pour la première fois depuis le début de son nouveau mandat, Trump met Poutine dans les cordes. Trump semble en effet s’être convaincu que l’obstacle à la paix pour le moment est le chef du Kremlin, à qui il a proposé (pourtant) un accord très favorable, qui comprend apparemment le transfert éventuel de la Crimée (…). Si Poutine ne l’accepte pas, la faute lui en incombera, et à ce moment-là, la réaction du chef de la Maison Blanche pourrait devenir imprévisible ».
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  • À la Une: les funérailles du pape François à Rome
    Apr 26 2025
    « Les funérailles du pape François transforment Rome en centre du monde », titre le journal le Monde, qui parle de « grand-messe diplomatique ». Au total, nous dit-on, « 160 délégations étrangères sont attendues sur la place Saint-Pierre, reflet de l’influence du Vatican sur la scène internationale et des engagements du défunt pape argentin ». « Pour une journée au moins », poursuit le quotidien français, « celle qui voit un pape porté en terre, la cité du Vatican, plus petit État de la planète, prend des allures de nombril du monde ».Plus intéressé par les questions religieuses, le journal la Croix a, de son côté, interrogé sur la place Saint-Pierre des fidèles, venus, tôt ce matin, pour assister aux funérailles du pape. C’est le cas de Maria, 25 ans, « qui a fait le voyage depuis le Portugal avec ses parents ». « François a été élu pape lorsque j’étais encore petite » raconte-t-elle. « Il m’a aidé à construire ma foi, à confirmer des intuitions que j’avais en tant que jeune catholique ».Ne jamais oublier les pauvresMais les invités à ces funérailles, n’ont pas tous le profil du catholique lambda. Le Guardian rappelle qu’outre les nombreuses délégations officielles, « des réfugiés, des prisonniers, des personnes transgenres et des sans abri », font partie des invités... Deux organisations de soutien aux réfugiés qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée, ont aussi été invitées aux funérailles du pape, précise le quotidien britannique.Le fondateur de l’une de ces ONG, Mediterranea Saving Humans, témoigne : « François nous encourageait toujours à sauver des personnes en mer, à les aider à fuir la Lybie ou la Tunisie et à les accueillir. Il était un vrai disciple de Jésus. Il parlait à tout le monde ». Le New York Times, de son côté, cite le communiqué du Vatican rappelant que « le pape avait choisi le nom de François pour ne jamais oublier les pauvres. Saint François d’Assise ayant renoncé à sa fortune pour vivre dans la pauvreté ». « Près de chez lui », rappelle d’ailleurs le New York Times, « François avait insisté pour que le bureau de poste du Vatican soit transformé en une clinique gratuite pour les sans-abri et les migrants ». Qui sera le prochain pape ?La presse internationale se demande par ailleurs ce matin qui remplacera le pape François. C’est à la Une d’El Païs. Le quotidien espagnol nous explique que « deux grands courants émergent : l’un est en faveur de la continuité et chercher à faire avancer les réformes entreprises par le pape. Et l’autre, inquiet, veut corriger le tir et rétablir l’ordre ». « Le secrétaire d’État du Vatican, Pietro Parolin, « diplomate chevronné et considéré comme une figure à mi-chemin entre François et ses adversaires, est cité comme l’un des favoris, car il lui a été fidèle, est progressiste, mais a gardé ses distances sur certaines questions », explique El Païs. Mais quoi qu’il advienne, « le désir d’unité prévaudra : un schisme est la plus grande peur de la hiérarchie ecclésiastique », assure le quotidien espagnol.ConclaveEnfin, le Wall Street Journal fait entendre sa différence. Moins respectueux que la plupart des autres titres de la presse internationale, le quotidien américain parle du « Super Bowl du catholicisme ». À ses yeux, « tout le monde est devenu un expert de la papauté. Catholiques et non-catholiques se mobilisent autour de leurs candidats favoris pour le poste religieux le plus en vue au monde (…) Ils font la promotion de leurs prétendants sur les réseaux sociaux et dans les paris sportifs, comparant les qualifications des cardinaux comme des juges d’American Idol et évaluant leurs chances comme des experts sportifs ».Un enthousiasme semble-t-il encouragé par le livre et le film « Conclave », sorti l’année dernière, une histoire de machinations politiques au sein du Vatican, après le décès inattendu et mystérieux du pape. Noa, une américaine de 33 ans interrogée par le Wall Street Journal, a lu le livre et vu le film. Avec son père rabbin, raconte-t-elle, « elle suit les réflexions et les dernières nouvelles des cardinaux, comme s'il s'agissait d'une élection présidentielle ». À lire aussi[Direct] Obsèques du pape François: des milliers de fidèles affluent vers la place Saint-Pierre
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