• «Les Enfants Rouges», les bergers et les barbares

  • May 4 2025
  • Duración: 22 m
  • Podcast

«Les Enfants Rouges», les bergers et les barbares

  • Resumen

  • Le nouveau film du cinéaste tunisien Lotfi Achour nous plonge dans la psyché d’une famille rurale traumatisée par l’assassinat d’un jeune berger par un groupe djihadiste. Un long-métrage inspiré de faits réels.

    Le 15 novembre 2015, un jeune berger de 16 ans nommé Mabrouk Soltani était assassiné et décapité dans la montagne de Mghila (centre-ouest de la Tunisie, non loin de la frontière avec l’Algérie) par un groupe de jihadistes. Son cousin avait rapporté la tête de la victime, que ses proches avaient conservée dans le réfrigérateur familial, dans l’espoir de récupérer le corps un peu plus tard.

    Le drame, relayé par les réseaux sociaux et des médias pas toujours décents, avait bouleversé toute la Tunisie et marqué une nouvelle étape dans la décennie noire que vivait le pays. Profondément touché, le réalisateur Lotfi Achour a voulu, en réalisant Les Enfants Rouges, témoigner à la fois de la barbarie terroriste et de l’abandon par les autorités des populations rurales et pauvres de cette région. Une manière de documenter, de transmettre, de faire réfléchir et d’interroger la mémoire collective.

    Le film reprend la dure réalité des faits et nous fait entrer dans l’intimité des familles endeuillées et frappées de stupeur. Un deuil et une sidération d’autant plus douloureux que sans le corps, il était impossible de donner une sépulture décente à l’adolescent tué.

    Lotfi Achour a choisi de plonger les spectateurs dans la tête de l’enfant survivant, nommé Ashraf dans le film. Le personnage, incarné par Ali Helali, est criant de vérité. C’est pourtant son premier rôle au cinéma, de même que pour Yassine Samouni qui incarne la victime – rebaptisée Nizar – ou pour Wided Dabebi, qui interprète leur amie Rahma. Tous trois sont originaires de la région, tout comme la plus grande partie des acteurs adultes. Dans le même souci d’authenticité, le film a également été tourné en dialecte local. D’autant plus important que le cinéma tunisien, d’après le réalisateur, a peu l’habitude de parler avec justesse du monde rural, mettant le plus souvent en avant les décors et les histoires urbaines.

    Dans cette même optique, le film met en valeur, par l’image et par le son, les paysages et la faune de cette région montagneuse, truffée de mines. Il s’en dégage une impression de dureté, mais aussi de beauté imprégnée de poésie et d’onirisme. Quant aux personnages, ils sont filmés sans misérabilisme, avec une humanité qui met en avant une souffrance, une colère et des interrogations pleines de dignité. Le franc sourire de Rahma apporte même – par petites touches – une inattendue touche d’espoir en l’avenir.

    Les enfants rouges de Lotfi Achour, au cinéma le 7 mai.

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