• Jeffrey Hawkins: «Se concentrer sur l’accès aux matières premières ne constitue pas une politique globale»

  • Apr 30 2025
  • Duración: 9 m
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Jeffrey Hawkins: «Se concentrer sur l’accès aux matières premières ne constitue pas une politique globale»

  • Resumen

  • C'était samedi dernier. Donald Trump a lancé aux journalistes de la Maison Blanche : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix dans ces deux pays ». Est-ce à dire que le président américain s'intéresse beaucoup plus au continent africain qu'on le pensait il y a 100 jours, à son arrivée au pouvoir ? Jeffrey Hawkins a été ambassadeur des États-Unis en Centrafrique. Aujourd'hui, il est chercheur associé à l'IRIS, l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, et enseigne à Sciences Po Paris. RFI : Jeffrey Hawkins, bonjour. Il y a 100 jours, vous nous disiez que Donald Trump risquait de se désintéresser totalement du continent africain. Aujourd'hui, est-ce que vos prédictions se réalisent ?Jeffrey Hawkins : C'est déjà un peu tôt pour dire, mais des signes sont toujours, à mon sens, aussi mauvais qu'avant. D'abord, il y a eu la destruction de la coopération américaine, donc de l’USAID, un outil qui était extrêmement important en Afrique, un outil pour les États-Unis, pour la diplomatie américaine. En même temps, il y a eu d'autres programmes aussi démolis par l'administration Trump et on parle aussi de réformes au sein du département d'État. Pour l'instant, on n'a pas trop de détails, mais on parle certainement de fermeture de quelques ambassades américaines en Afrique. Et aussi, on a parlé d'un mémorandum qui circulait au sein du département, où on parlait même d'abolir le Bureau pour l'Afrique au sein du département d'État. Ça, je ne sais pas si ça va arriver, mais ça, c'est mauvais signe.Alors, il y a une exception dans tout ce tableau, c'est la région des Grands Lacs, puisque, samedi dernier, Donald Trump a déclaré : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix au Rwanda et au Congo ». Oui, je pense que l'intérêt de Donald Trump pour les matières premières et notamment les minéraux de terres rares est incontestable. Mais malgré tout le bruit qu'on a fait et malgré un certain investissement ces derniers temps par Massad Boulos, qui est le représentant de Trump et pour le Moyen-Orient et pour l'Afrique et qui a un peu fait le déplacement sur le continent récemment, il faut rester prudent. Avec cette annonce de déclaration de principe, oui, il y a un intérêt et il y a des discussions. Mais je pense qu'il faut rester très prudent parce que, quand on sait le conflit au Congo, dans les Grands Lacs, c'est très compliqué. Donc entre faire des déclarations de principe, entre faire un peu le tour des capitales et arriver vraiment à une paix durable, il y a quand même pas mal de pas à faire.Il y a juste deux ans, c'était en mars 2023, l'opposant rwandais Paul Rusesabagina [le héros de Hôtel Rwanda, NDLR] a été libéré par les autorités rwandaises sous pressions américaines. Est-ce que le président des États-Unis, quel qu'il soit, n'est pas le seul dans le monde à pouvoir faire pression sur Paul Kagame ?Bon, ça je ne sais pas. Et entre faire libérer une seule personne et notamment quelqu'un qui est un tout petit peu connu en Occident et demander un changement structurel de sa façon de gérer sa politique étrangère vis-à-vis du Congo, c'est quand même un écart assez important.Alors dans cette annonce de samedi dernier, Donald Trump a ajouté : « On va investir plus de 6 milliards de dollars dans le corridor angolais de Lobito, qui permettra essentiellement de transporter de magnifiques minerais depuis le Congo, l'Angola et plusieurs autres pays ». Dans ce cas de figure, n’est-on pas dans la continuité de la politique de Joe Biden qui était allé en Angola, c'était en décembre dernier ?Et justement, ce projet de corridor de Lobito, ça ne date pas de Trump, hein ! C'est une initiative qui est là depuis quelque temps, mais se concentrer sur un ou deux projets, simplement pour avoir accès à des matières premières, ça ne constitue pas une politique globale.Mais comme il est en difficulté sur Gaza et sur l'Ukraine, est-ce que Donald Trump ne se penche pas sur les Grands Lacs pour trouver enfin un succès diplomatique à mettre à son actif ?Je dois dire que je me suis posé la question aussi, mais je pense que Donald Trump, comme ses prédécesseurs, va trouver que le conflit dans les Grands Lacs, c'est aussi épineux que Gaza ou l'Ukraine et tout ça, c'est très compliqué. Et ce qu'il faudrait, c'est vraiment un engagement diplomatique de longue haleine, ce qui ne caractérise pas en général la diplomatie trumpienne.Et vous ne faites pas confiance actuellement à messieurs Marco Rubio et Massad Boulos pour trouver la solution ?Non, franchement, pour l'instant, une déclaration de principe, une discussion sur l'accès des compagnies minières américaines qui sont de moins en moins présentes d'ailleurs sur le sol congolais… Entre...
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