• Dans les territoires annexés par Moscou, l’intensification de la russification

  • May 1 2025
  • Duración: 3 m
  • Podcast

Dans les territoires annexés par Moscou, l’intensification de la russification

  • Resumen

  • Médias dans la ligne, encadrement patriotique pro-Kremlin de la jeunesse, passeportisation intensive.. Plongée dans la vie de la partie de la région de Kherson administrée par la Russie, à l’heure où le plan de cessation des hostilités de Washington veut faire accepter les conquêtes militaires de l’armée de Vladimir Poutine comme un état de fait. De notre envoyée spéciale à Genishensk,Djankoï, un des postes de contrôle des entrées et sorties entre la partie de la région de Kherson où flotte le drapeau russe et la Crimée annexée en 2014. C’est notamment par là que sont entrés les soldats de Vladimir Poutine lancés à l’assaut de l’Ukraine en février 2022. Plus de trois ans après, ce nœud stratégique reste sous très haute surveillance. Contrôle systématique des identités, fouille minutieuse des véhicules et des bagages, potentiel examen poussé des téléphones et de leurs contenus, auxquels s'ajoute la menace planante d'un interrogatoire par le FSB (les services russes de sécurité intérieure).Pour la presse internationale accréditée en Russie, l’accès est soumis à une autorisation qui doit être sollicitée auprès des autorités locales.La partie de la région sous contrôle russe vit, elle, avec un couvre-feu strict de 22 heures à 6 heures. À Genishensk, la capitale administrative des autorités russes, située à 80 km de Djankoï, personne ne plaisante avec la règle : on doit passer ses dernières commandes au restaurant avant 19h, pour être sûr que chacun, clients comme membres du personnel, soit rentré chez soi à l’heure fixée.« Guerre idéologique »La ville est gardée à toutes ses entrées par des barrages militaires, et dans les rues, la présence des forces de sécurité (soldats, police militaire, garde nationale..) est imposante. La journée, malgré le soleil printanier, pas de promeneurs visibles le long des sentiers longeant la mer d’Azov ou bien dans les allées ombragées de la ville. On se déplace dans l’espace public pour vaquer à ses affaires avec un but précis, et la population locale tient ses conversations dans les magasins à voix basse, presque en murmurant. Les regards sur les étrangers de passage sont lourds de questions et d’inquiétude.Les armes parlent surtout dans une zone dite « d’accès spécial » le long d’une distance de 30 kilomètres en bordure du Dniepr. Ce jeudi 1er mai, selon un message sur Telegram de Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou, une frappe de drones ukrainiens a tué au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville d'Olechky.Même si le bruit des armes est bien plus loin, à Genishensk on vit aussi toujours à l’heure de la guerre. Et pas seulement sur le plan militaire : « Jusqu’à aujourd’hui encore, nous menons une guerre idéologique »,explique Oksana Kalachnikova, cheffe du département de politique intérieure au sein de l’administration installée par la Russie, ainsi que la responsable du comité d'organisation de la célébration du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Et dans certains endroits, nous menons très activement une guerre de l'information, car il est clair qu'il y a encore ici des opposants, des pro-ukrainiens. »Radio Tavria, mise en place en 2023, est l’un des instruments de ce combat revendiqué. Elle diffuse en journée de la musique, des débats, et des bulletins d’actualités quasiment toutes les heures. Une édition peut ainsi débuter par le rapport quotidien rédigé par les forces armées russes, repris in extenso par la présentatrice :« Au cours de la journée écoulée, les formations armées ukrainiennes ont perdu dans la direction de Kherson plus de 90 militants ; des unités du groupement de troupes Dniepr ont vaincu les effectifs et détruit l'équipement d’une brigade d'assaut, de deux brigades de défense côtière et d'une brigade de défense. Les pertes ennemies comprennent un véhicule blindé de transport de troupes, deux véhicules blindés de combat, neuf véhicules, trois pièces d'artillerie, deux stations de guerre électronique, une station radar, une batterie et deux dépôts de munitions ».La suite concerne notamment les dernières annonces du gouverneur, les mesures prises par l’administration locale. Un contenu au total très similaire à ce qu’on peut lire, entendre ou voir dans les médias fédéraux légitimistes russes. Radio Tavria est là seule à diffuser officiellement dans cette partie de territoire annexé par la Russie en septembre 2022, à la suite de référendums condamnés et jugés fictifs et illégaux par l'Ukraine, soutenue notamment par l’administration Biden, l’Union européenne ainsi que l’Assemblée générale de l’ONU par un vote de 143 voix pour, cinq contre et 35 abstentions. Dans cette ville côtière qui fût longtemps une ville de villégiature comme en témoigne la présence de ...
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