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Choses à Savoir
Ciencia Ciencias Biológicas
Episodios
  • L’Antarctique était-il vraiment plus chaud il y a mille ans ?
    Oct 17 2025

    Non, l’Antarctique n’a pas été plus chaud ni la banquise plus petite il y a mille ans. C’est une idée souvent relayée par les climatosceptiques, mais elle repose sur une mauvaise interprétation des données scientifiques.


    Il est vrai qu’entre l’an 950 et 1250 environ, la planète a connu ce que les chercheurs appellent l’« anomalie climatique médiévale », une période légèrement plus chaude dans certaines régions du monde, notamment en Europe et dans l’Atlantique Nord. Mais ce réchauffement n’était ni global, ni homogène. Dans l’hémisphère Sud, et particulièrement en Antarctique, les archives climatiques — issues des carottes de glace, des sédiments marins et des modélisations — montrent au contraire une tendance au refroidissement, ou tout au plus une stabilité des températures.


    Des études publiées dans des revues comme Quaternary Science Reviews ou Climate of the Past ont analysé les données de plusieurs carottes de glace antarctiques couvrant le dernier millénaire. Elles révèlent que, loin d’avoir été plus chaud, le continent a connu des températures en moyenne inférieures à celles du XXᵉ siècle. Seules certaines zones côtières, notamment la péninsule antarctique, ont pu connaître des variations locales, sans impact sur la calotte glaciaire dans son ensemble.


    Le mythe vient souvent d’une confusion entre ces phénomènes régionaux et la situation globale. On extrapole des observations ponctuelles — par exemple une période plus douce sur la côte ouest de l’Antarctique — pour affirmer que tout le continent était plus chaud, ce qui est faux. À l’inverse, les relevés modernes montrent aujourd’hui une élévation rapide des températures dans plusieurs secteurs, notamment à l’ouest et sur la mer d’Amundsen, où les glaciers fondent à un rythme jamais observé depuis des millénaires.


    Il faut aussi rappeler que les variations naturelles d’il y a mille ans étaient lentes et modestes. Le réchauffement actuel, lui, est global, rapide et d’origine humaine, causé par les gaz à effet de serre. Les carottes de glace permettent de le démontrer clairement : la hausse des températures et du CO₂ depuis un siècle dépasse de loin toute fluctuation enregistrée au cours des 10.000 dernières années.


    En résumé, l’Antarctique n’était pas plus chaud ni plus petit il y a mille ans. Les rares variations locales observées ne remettent pas en cause le réchauffement planétaire actuel, qui est, lui, massif, mesurable et sans précédent à l’échelle de l’histoire humaine.

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    2 m
  • Pourquoi certaines parties de l'Iran se sont-elles affaissées de 3 mètres ?
    Oct 16 2025

    Depuis une dizaine d’années, certaines régions d’Iran s’enfoncent littéralement dans le sol — parfois de plus de trois mètres. Un phénomène spectaculaire et inquiétant que les géologues appellent subsidence, c’est-à-dire l’affaissement progressif du sol. Et l’Iran est aujourd’hui l’un des « points chauds » mondiaux de ce phénomène, principalement à cause de la surexploitation de ses nappes phréatiques.


    Le pays, l’un des plus arides du monde, connaît une crise hydrique chronique. Les précipitations y sont faibles — environ 250 millimètres par an, soit un tiers de la moyenne mondiale — tandis que la demande en eau a explosé sous la pression démographique, agricole et urbaine. Pour irriguer les champs et alimenter les villes, des milliers de puits profonds ont été forés à travers le pays, souvent sans autorisation. Résultat : les nappes phréatiques se vident plus vite qu’elles ne se rechargent.


    Lorsque ces réservoirs souterrains se dégonflent, les couches de sol et d’argile qu’ils soutenaient se compactent de manière irréversible. C’est ce tassement, parfois invisible à l’œil nu, qui entraîne un affaissement global du terrain. Dans la plaine de Varamin, au sud de Téhéran, les satellites européens Sentinel ont mesuré un enfoncement allant jusqu’à 36 centimètres par an entre 2015 et 2020 — l’un des taux les plus élevés au monde. À ce rythme, certaines zones se sont affaissées de plus de 3 mètres en dix ans.


    Ce processus est aggravé par le changement climatique : les sécheresses répétées réduisent encore la recharge naturelle des nappes. Mais la cause première reste humaine. Selon le ministère iranien de l’Agriculture, plus de 90 % de l’eau du pays est utilisée pour l’irrigation, souvent avec des systèmes peu efficaces. Des villes comme Ispahan, Yazd ou Kerman voient leurs sols se fissurer, endommageant routes, bâtiments et conduites d’eau.


    Les scientifiques alertent sur les conséquences à long terme : infrastructures fragilisées, pertes agricoles, et même risques d’effondrement brutal dans certaines zones urbaines. La subsidence peut aussi modifier le drainage naturel, augmentant les risques d’inondations locales.


    Pour endiguer la crise, les autorités tentent de restreindre le pompage illégal et de promouvoir une gestion plus durable de l’eau. Mais tant que la demande restera supérieure à la recharge naturelle, le sol iranien continuera de s’enfoncer.


    En somme, l’Iran illustre tragiquement ce qui se produit quand un pays tire trop sur ses réserves invisibles : la terre, littéralement, finit par s’effondrer sous ses pieds.

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    2 m
  • Pourquoi y-a-t-il des plantes “à sang chaud” ?
    Oct 14 2025

    L’expression peut surprendre : comment une plante, dépourvue de cœur et de sang, pourrait-elle être dite « à sang chaud » ? Et pourtant, certaines espèces végétales sont capables de produire leur propre chaleur, un phénomène rare mais réel, connu sous le nom de thermogenèse végétale.


    Chez la plupart des plantes, la température interne dépend totalement de l’environnement : elles se refroidissent ou se réchauffent au gré du climat. Mais quelques espèces, comme l’arum titan (Amorphophallus titanum), le lis vaurien (Philodendron selloum) ou l’arum d’Italie (Arum maculatum), ont développé une étonnante capacité à élever activement leur température, parfois de plus de 15 °C au-dessus de celle de l’air ambiant.


    Ce mécanisme repose sur un détournement du métabolisme cellulaire. Normalement, les plantes utilisent la respiration pour produire de l’énergie chimique (de l’ATP). Dans le cas des plantes thermogènes, une partie de cette énergie n’est pas convertie mais libérée sous forme de chaleur. Cette chaleur provient de l’activité intense des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules. Chez certaines espèces, une enzyme particulière — la protéine UCP (uncoupling protein) — « court-circuite » la production d’ATP, transformant directement l’énergie chimique en chaleur.


    Mais pourquoi un tel gaspillage énergétique ? La nature ne fait jamais rien sans raison. La chaleur sert ici à attirer les pollinisateurs. Prenons l’exemple spectaculaire de l’arum titan, cette plante géante d’Indonésie dont la fleur peut mesurer plus de deux mètres. Au moment de la floraison, elle dégage une odeur de viande en décomposition et chauffe jusqu’à 36 °C. Cette chaleur amplifie l’odeur fétide et crée des courants d’air ascendants qui dispersent les molécules odorantes plus loin, attirant ainsi les insectes nécrophages, indispensables à sa reproduction.


    De même, certaines espèces chauffent leurs inflorescences pour offrir un refuge tiède à leurs visiteurs nocturnes, comme des coléoptères ou des mouches, favorisant ainsi la pollinisation.


    La thermogenèse végétale est donc une stratégie évolutive sophistiquée, rare mais très efficace. Elle montre que les plantes ne sont pas des organismes passifs : elles manipulent leur environnement, interagissent avec les animaux, et utilisent même la chaleur comme signal chimique.

    Ainsi, parler de plantes à sang chaud n’est pas une métaphore poétique : c’est reconnaître qu’au cœur du monde végétal, certaines espèces ont littéralement trouvé le moyen de s’échauffer pour séduire.


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