Episodios

  • Choses à Savoir - Culture générale - Pourquoi devriez-vous utiliser l’asyndète ?
    Oct 9 2025

    L’asyndète est une figure de style qui peut sembler discrète, mais qui a un impact puissant sur la manière dont un texte est perçu. Le mot vient du grec a (« sans ») et syndeton (« lien »). Concrètement, il s’agit d’omettre volontairement les mots de liaison — les conjonctions comme « et », « ou », « mais » — entre plusieurs termes ou propositions.


    Prenons un exemple simple : au lieu de dire « Il est venu et il a vu et il a vaincu », on écrit « Il est venu, il a vu, il a vaincu ». Le sens est le même, mais le rythme change : la phrase devient plus sèche, plus percutante.


    L’intérêt premier de l’asyndète est donc rythmique. Elle accélère le discours, donne une impression d’urgence, de densité, de rapidité. C’est un effet que l’on retrouve beaucoup dans les maximes, les slogans ou les récits épiques. César, en déclarant « Veni, vidi, vici », n’a pas seulement raconté une victoire : il l’a rendue foudroyante par l’usage de l’asyndète.


    Mais l’asyndète a aussi une valeur stylistique et expressive. En supprimant les liens, on laisse les mots se juxtaposer comme des coups de pinceau bruts, créant une intensité dramatique. Dans un discours politique, elle peut donner un ton martial ou solennel. Dans un poème, elle peut exprimer l’accumulation, le vertige, l’émotion débordante.


    Cette figure de style s’oppose à la polysyndète, qui, elle, multiplie les conjonctions pour créer un effet d’abondance. Là où la polysyndète ralentit et insiste, l’asyndète tranche et accélère.


    Son intérêt ne se limite pas au beau langage : l’asyndète est très présente dans le langage quotidien et médiatique. Un journal titrera : « Chômage, inflation, colère sociale » plutôt que « Chômage et inflation et colère sociale ». C’est plus percutant, plus mémorable.


    Enfin, l’asyndète a un effet psychologique : elle laisse l’auditeur ou le lecteur combler mentalement les liens absents. En ce sens, elle rend le message plus actif, presque interactif. On retient mieux une énumération asyndétique qu’une longue phrase laborieuse.


    En résumé, l’asyndète est l’art d’en dire plus en en disant moins. En supprimant les liaisons, elle donne au texte un souffle plus vif, plus énergique, plus frappant. C’est une arme rhétorique vieille de l’Antiquité, mais toujours d’actualité dans nos conversations, nos slogans et nos récits modernes.


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    2 m
  • Choses à Savoir SANTE - Pourquoi les sœurs Genain sont-elles devenues un cas emblématique de la psychiatrie ?
    Oct 9 2025

    Dans l’histoire de la psychiatrie, rares sont les cas qui ont marqué autant que celui des sœurs Genain. Nées en 1930 dans le Midwest américain, ces quadruplées monozygotes – donc génétiquement identiques – ont toutes développé une schizophrénie vers l’âge de 24 ans. Leur histoire a fasciné les chercheurs, car elle semblait offrir un « laboratoire naturel » pour comprendre l’origine de cette maladie mentale complexe.


    Dès les années 1950, les sœurs furent intensivement étudiées par le National Institute of Mental Health (NIMH). L’idée était simple : si quatre individus partageant le même patrimoine génétique présentent la même pathologie, cela suggère un rôle majeur de la biologie et de l’hérédité. Mais ce qui intrigua encore davantage, c’est que la sévérité de la maladie variait d’une sœur à l’autre. Deux furent gravement handicapées par leurs symptômes, tandis que les deux autres conservèrent une certaine autonomie. Cela a renforcé l’hypothèse que, si la génétique est déterminante, l’environnement module la gravité et l’expression des troubles.


    Les chercheurs ont longtemps présenté les sœurs Genain comme une « preuve vivante » du caractère héréditaire de la schizophrénie. Elles ont ainsi été mentionnées dans d’innombrables manuels et articles scientifiques. Cependant, à mesure que l’on en apprenait davantage sur leur histoire personnelle, un autre récit a émergé, beaucoup plus sombre et nuancé.


    Les Genain – un pseudonyme choisi pour préserver leur anonymat – ont grandi dans une famille profondément dysfonctionnelle. Leur père, autoritaire et abusif, les a maltraitées psychologiquement et physiquement. Des témoignages suggèrent aussi des abus sexuels. La mère, soumise et distante, n’a pas protégé ses filles. Dans ce contexte de traumatisme répété, il devient difficile de considérer la schizophrénie des quadruplées comme uniquement le produit de leurs gènes.


    Aujourd’hui, les spécialistes regardent ce cas avec beaucoup plus de prudence. Oui, la concordance entre les quatre sœurs souligne l’importance du facteur génétique dans la schizophrénie. Mais leur enfance marquée par la violence et la peur a sans doute été un puissant catalyseur. Le cas des Genain illustre donc parfaitement ce que l’on appelle le modèle « vulnérabilité-stress » : une prédisposition biologique peut exister, mais c’est l’interaction avec des événements traumatisants ou un environnement délétère qui détermine l’émergence et la sévérité de la maladie.


    Ainsi, les sœurs Genain rappellent aux chercheurs et aux cliniciens qu’aucune explication ne peut être purement génétique ou purement environnementale. Leur histoire tragique est devenue un avertissement : derrière les données scientifiques se cachent toujours des vies marquées par la souffrance et la complexité humaine.


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    3 m
  • Choses à Savoir - Culture générale - Pourquoi le signal égal a-t-il été inventé par flemme ?
    Oct 9 2025

    Dire que le signe « = » a été inventé par fainéantise n’est pas tout à fait faux… et c’est même son créateur qui l’a avoué !


    Nous sommes en 1557, en Angleterre. Un médecin et mathématicien gallois, Robert Recorde, publie un ouvrage au titre savoureux : The Whetstone of Witte, littéralement « La pierre à aiguiser l’esprit ». Dans ce livre destiné à enseigner l’algèbre, il se heurte à un problème très pratique : comment éviter de répéter sans cesse l’expression « est égal à » ?


    À l’époque, les mathématiciens écrivent tout en toutes lettres, et les équations deviennent interminables. Recorde se lasse de cette répétition. Il décide donc d’introduire un symbole pour la remplacer. Son choix ? Deux traits parallèles, de même longueur. Pourquoi ? Parce que, selon lui, « rien ne peut être plus égal que deux choses parallèles ». Ainsi naît le signe égal tel que nous le connaissons encore aujourd’hui.


    On peut dire que ce fut un geste de fainéantise éclairée : Recorde voulait se simplifier la vie. Mais cette simplification est devenue une révolution. Grâce à ce symbole, l’écriture mathématique gagne en concision et en clarté. Finies les phrases interminables, place aux équations élégantes et rapides à manier.


    Il faut noter que ce n’est pas la seule tentative de notation. D’autres savants de son époque ou un peu plus tard avaient imaginé des symboles différents pour exprimer l’égalité. Mais c’est celui de Recorde qui s’impose, car il est simple, intuitif et facile à tracer.


    Curieusement, le signe n’a pas connu un succès immédiat. Pendant des décennies encore, certains mathématiciens continuent à écrire « est égal à » en toutes lettres. Ce n’est qu’au XVIIᵉ siècle, avec la montée en puissance de l’algèbre et de la notation symbolique, que le « = » devient universel.


    Aujourd’hui, il nous paraît si naturel qu’on en oublie son origine. Pourtant, derrière ce petit signe se cache une histoire de paresse… mais aussi de génie. Recorde a montré qu’en mathématiques, simplifier n’est pas tricher : c’est souvent la clé du progrès.


    Alors oui, on peut dire que le signe égal a été inventé par fainéantise. Mais c’est une fainéantise créative, celle qui permet d’aller plus vite, plus loin, et d’ouvrir de nouvelles voies à la pensée.


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    2 m
  • Nota Bene - CALLISTO - La malédiction d’Humbaba
    Oct 8 2025

    Bonjour à tous et bienvenue dans Callisto, le Podcast qui vous fait voyager à travers les récits mythiques et les légendes !

    Dans la ville d’Uruk, en Mésopotamie, le roi Gilgamesh n’était pas un roi très sympathique, il était excessif et intransigeant avec son peuple. Pour le châtier, les dieux décidèrent de lui envoyer un rival, Enkidu, qui représentait l’exact opposé de Gilgamesh. Les deux hommes se rencontrèrent et s’affrontèrent en duel, mais aucun d’eux n’arrivera à vaincre l’autre. Ils prirent alors conscience qu’ils étaient complémentaires et qu’à deux il est toujours plus facile d’accomplir de grandes choses…

    Bonne écoute !


    🖋 Écriture : Calie Brillaud


    🎧 Mixage : Studio Pluriel : https://www.studiopluriel.fr/

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    6 m
  • Choses à Savoir - Culture générale - Pourquoi les châteaux forts avaient-ils des toilettes suspendues ?
    Oct 8 2025

    Quand on pense aux châteaux forts médiévaux, on imagine tout de suite des murailles épaisses, des ponts-levis et des tours de guet. Mais un détail, souvent oublié, intrigue les visiteurs : ces petites excroissances en pierre, perchées au-dessus du vide, parfois à plusieurs mètres de hauteur. Ce sont les latrines suspendues, ou garde-robes, un élément aussi essentiel qu’ingénieux de la vie quotidienne au Moyen Âge.


    Pourquoi donc construire les toilettes… à l’extérieur des murs ? La réponse tient à un subtil mélange de praticité, d’hygiène et de défense.


    D’abord, la question de l’évacuation. Les châteaux abritaient parfois des centaines de personnes : seigneurs, soldats, domestiques. Il fallait bien gérer les besoins naturels sans transformer les salles en cloaques insupportables. En plaçant les latrines en encorbellement au-dessus des fossés ou de la pente extérieure, les déchets étaient directement rejetés à l’extérieur du bâtiment. Un seau ou un simple conduit permettait d’évacuer tout cela par gravité. Pas très élégant, mais rudement efficace.


    Ensuite, l’hygiène relative. Les conceptions médicales de l’époque n’avaient rien de moderne, mais on comprenait que les miasmes — les mauvaises odeurs — pouvaient rendre malade. Mettre les latrines hors des murs limitait les nuisances et les risques de contamination. Certaines forteresses utilisaient même les fossés remplis d’eau pour entraîner les déchets, créant une forme primitive d’égout.


    Enfin, l’architecture défensive n’était jamais loin. Dans certains cas, les conduits des latrines donnaient directement sur les fossés, ajoutant aux eaux stagnantes une couche supplémentaire de répulsion pour l’ennemi. Et il arrivait que les assaillants tentent d’utiliser ces ouvertures pour s’infiltrer : d’où la présence de grilles ou de pierres escamotables, preuve que même les toilettes faisaient partie de la stratégie militaire.


    Bien sûr, le confort restait sommaire. Les sièges étaient en bois, percés d’un simple trou, parfois partagés. Les nobles pouvaient bénéficier de latrines privées attenantes à leur chambre, mais les soldats et les serviteurs se contentaient d’espaces collectifs. Le mot garde-robe lui-même vient de cette habitude d’y suspendre les vêtements : les odeurs fortes repoussaient naturellement les mites et autres parasites du tissu.


    En somme, ces latrines suspendues sont un symbole du pragmatisme médiéval. Ni luxe, ni raffinement, mais une réponse concrète aux défis d’hygiène et de logistique posés par la vie en autarcie derrière les murailles. La prochaine fois que vous verrez ces petites tourelles en surplomb, rappelez-vous : elles étaient le signe d’une architecture qui pensait autant à l’ennemi qu’aux besoins les plus quotidiens de ses habitants.

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    2 m
  • Choses à Savoir SANTE - Pourquoi connaissons-nous tous le “kama muta” ?
    Oct 8 2025

    Le terme « kama muta » vient du sanskrit et signifie littéralement « ému » ou « ému jusqu’aux larmes ». Derrière ce mot se cache un concept encore peu connu du grand public, mais de plus en plus étudié par les psychologues : une émotion universelle, caractérisée par une sensation de chaleur au cœur, des frissons, parfois des larmes, et un profond sentiment de connexion avec les autres.


    Contrairement à des émotions comme la joie ou la tristesse, le kama muta n’a pas un nom établi dans la plupart des langues modernes. Pourtant, chacun l’a déjà ressenti. C’est ce qui nous saisit lorsqu’on voit une vidéo d’un soldat retrouvant sa famille, quand on assiste à un acte de générosité inattendu, ou lorsque l’on se sent porté par un chœur qui chante d’une seule voix. Le kama muta est l’émotion de l’élévation, de l’appartenance et de l’unité.


    Des chercheurs, notamment le psychologue américain Alan Fiske, ont tenté de le définir et de le mesurer. Ils le décrivent comme une réaction à ce qu’ils appellent une « communal sharing relationship », autrement dit un moment où un lien social ou affectif se renforce soudainement. Ce peut être une déclaration d’amour, un geste de solidarité, ou même l’impression de communier avec quelque chose de plus grand que soi, comme la nature ou une expérience spirituelle.


    Physiologiquement, le kama muta s’accompagne de signes assez typiques : des larmes d’émotion, des frissons dans la nuque ou les bras, une chaleur dans la poitrine. Ce sont des indicateurs corporels que les chercheurs utilisent pour identifier cette émotion. Elle se distingue du simple attendrissement par son intensité et par ce sentiment soudain d’être profondément relié aux autres.


    Pourquoi s’y intéresser ? Parce que le kama muta joue un rôle central dans nos vies sociales. En déclenchant ce sentiment d’unité, il favorise la cohésion des groupes, le développement de relations solides, la motivation à aider autrui. On pourrait dire que c’est l’émotion qui « cimente » les liens humains. Elle est universelle : on l’observe dans toutes les cultures, même si chaque société lui donne des formes et des contextes différents.


    Dans le monde moderne, marqué par l’individualisme et l’isolement, le kama muta est souvent recherché à travers la musique, les films, les cérémonies ou les réseaux sociaux, où circulent quantité de vidéos émouvantes. Ressentir cette émotion, ce n’est pas seulement un moment agréable : c’est aussi une manière de se rappeler notre besoin fondamental de lien et de solidarité.


    En somme, le kama muta est l’émotion de l’être-ensemble, ce frisson qui nous traverse quand nous réalisons que nous ne sommes pas seuls, mais profondément connectés aux autres et au monde.

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    2 m
  • Choses à Savoir - Culture générale - Pourquoi la planète Pluton ne fait-elle plus partie de notre système solaire ?
    Oct 8 2025

    Pendant des décennies, Pluton a été la neuvième planète de notre système solaire. Découverte en 1930 par l’astronome américain Clyde Tombaugh, elle figurait dans tous les manuels scolaires. Mais en 2006, coup de théâtre : l’Union astronomique internationale (UAI) décide de la rétrograder, et Pluton cesse officiellement d’être une planète. Pourquoi ?


    Tout part d’une définition. Jusqu’au début du XXIᵉ siècle, le terme « planète » n’était pas vraiment défini de façon rigoureuse. Les astronomes s’en tenaient surtout à l’usage. Mais les progrès de l’observation ont compliqué les choses. À partir des années 1990, on découvre dans la ceinture de Kuiper — une région glacée aux confins du système solaire — de nombreux corps célestes comparables à Pluton. Le plus marquant fut Éris, découvert en 2005, légèrement plus massif que Pluton. Si Pluton était une planète, fallait-il alors en ajouter des dizaines d’autres ?


    L’UAI a donc tranché. En 2006, elle adopte une définition précise d’une planète :


    1. Elle doit orbiter autour du Soleil.


    2. Elle doit être suffisamment massive pour prendre une forme sphérique, sous l’effet de sa gravité.


    3. Elle doit avoir « nettoyé » son orbite, c’est-à-dire être dominante et avoir éliminé les autres objets de taille comparable autour d’elle.


    Pluton remplit les deux premiers critères, mais pas le troisième. Son orbite est encombrée : elle croise celle de Neptune et partage son espace avec d’autres corps de la ceinture de Kuiper. Elle n’est donc pas « maîtresse » de son environnement. Résultat : Pluton perd son statut de planète.


    Depuis, elle est classée parmi les planètes naines, au même titre qu’Éris, Cérès ou Makémaké. Cela ne la rend pas moins intéressante, bien au contraire. En 2015, la sonde New Horizons a révélé un monde complexe, avec des montagnes de glace, une atmosphère fine et peut-être un océan sous sa surface.


    La controverse n’a pourtant pas disparu. De nombreux astronomes et une partie du public continuent de considérer Pluton comme une planète « de cœur ». Pour beaucoup, cette décision illustre la tension entre la rigueur scientifique et l’attachement populaire.


    En résumé, Pluton n’a pas quitté notre système solaire : elle y brille toujours, mais son titre a changé. Ce qui a disparu, ce sont nos certitudes, remplacées par une vision plus nuancée et plus riche de ce qu’est une planète.

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    2 m
  • Choses à Savoir CERVEAU - La localisation de votre graisse affecte-t-elle vos capacités cognitives ?
    Oct 8 2025

    La question n’est plus seulement de savoir combien de graisse nous accumulons, mais où elle se loge dans notre corps. Une étude récente menée par l’Université de Hong Kong et publiée dans la revue Nature Mental Health apporte des preuves convaincantes : la localisation de la graisse corporelle influe directement sur la santé du cerveau et les performances cognitives.

    Pour mener cette recherche, les scientifiques ont exploité les données de plus de 18 000 participants du UK Biobank. Grâce à des mesures précises d’imagerie (DXA), ils ont distingué plusieurs types de dépôts adipeux : graisse viscérale autour des organes, graisse du tronc, des bras et des jambes. Ces données ont été comparées à des IRM cérébrales et à des tests cognitifs portant sur la mémoire, le raisonnement, la vitesse de traitement et les fonctions exécutives.

    Les résultats sont frappants. La graisse viscérale, celle qui entoure le foie, les reins et l’intestin, apparaît comme la plus néfaste. Elle est associée à une réduction du volume de certaines régions clés du cerveau, notamment dans le réseau par défaut qui joue un rôle essentiel dans la mémoire et l’introspection. Plus encore, elle s’accompagne d’altérations de la matière blanche, cette “autoroute” qui relie différentes aires cérébrales. Ces perturbations suggèrent une dégradation de la connectivité neuronale.

    Les chercheurs ont utilisé un indicateur appelé “brain age gap” : l’écart entre l’âge chronologique d’une personne et l’âge biologique estimé de son cerveau. Ils ont montré que la graisse viscérale accélère ce vieillissement cérébral, et que cet effet explique en grande partie les baisses de performance dans les tests cognitifs. Autrement dit, la graisse autour du ventre semble “vieillir” certaines parties du cerveau plus vite que prévu.

    Toutes les graisses ne sont pas équivalentes. La graisse des bras, du tronc ou des jambes montre aussi des associations avec la structure cérébrale, mais moins marquées. C’est bien la graisse viscérale qui ressort comme un facteur de risque majeur. Les chercheurs avancent des explications : inflammation chronique, perturbation hormonale et stress oxydatif pourraient relier ces dépôts adipeux à la dégradation neuronale.

    Il faut rester prudent : l’étude est transversale, donc elle établit des corrélations plus que des causes. De plus, la population étudiée était en majorité européenne, ce qui limite la généralisation. Mais le message est clair : au-delà du poids affiché sur la balance, la répartition de la graisse est un indicateur crucial pour la santé du cerveau. Protéger son cerveau passe aussi par surveiller son tour de taille.

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    3 m