Périples & Cie - Félix, Gaylord, Michaël et Pierrette racontent leurs voyages lents

Qu’est-ce que “prendre le temps” quand on voyage sans destination, porté par le vent, la route… et parfois par l’eau ? Dans cet épisode, Félix et Chépa, Gaylord et sa Rosalotte, Michaël et Pierrette partagent leur vision singulière du voyage lent, nomade et conscient, bien loin du tourisme pressé. Pour Félix, le temps n’est pas un cadre, mais une matière à habiter. Depuis plus de cinq ans, il vit dans une petite maison tractée par un vélo-canoë amphibie. Une invention poétique et symbolique : « Ce n’est pas moi qui prends le temps, c’est le temps qui me prend. » Cette philosophie du “non-programmé” évoque le marin qui se laisse porter par la mer. Vivre sans destination, c’est accepter de s’arrêter quand sa poule, Chépa, qui voyage avec lui, réclame une pause, c’est écouter le souffle, les saisons, la météo, et surtout son propre rythme intérieur. De son côté, Gaylord sillonne les routes en vélo couché, tirant une petite caravane où il peut tenir debout. Son credo : reprendre le temps de vivre au rythme du cœur. Ses itinérances lui rappellent que même dans une vie libre, le “planning” finit par revenir — les rendez-vous, les festivals, les ateliers. Mais pour lui, le déplacement musculaire reste une forme de méditation en mouvement : chaque montée, chaque kilomètre ramène à l’essentiel. Le corps devient horloge, et le voyage une respiration. Michaël voyage en vélo solaire avec Pierrette, un étonnant quadricycle de 300 kg. L’été, ils sillonnent l’Europe du Nord ; l’hiver, il retrouve un mode de vie plus “sédentaire” pour travailler et financer ses aventures. Pour lui, le voyage est une école d’équilibre : entre lenteur et efficacité, entre liberté et responsabilité. « Le plan, c’est de ne pas avoir de plan », résume-t-il avec le sourire. Car dans ce monde qui court, ces voyageurs-musiciens du temps rappellent qu’avoir du temps, c’est oser le vide, l’imprévu, la rencontre. Leurs voyages constituent une ode à la lenteur, à l’improvisation et à la poésie du quotidien. Ils interrogent notre rapport au temps, à la vitesse et au sens du mot “partir".

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