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Choses à Savoir
Episodios
  • Pourquoi parle-t-on de la catastrophe de Kyshtym ?
    Oct 20 2025

    La catastrophe nucléaire de Kyshtym, survenue en 1957 en Union soviétique, est l’un des pires accidents nucléaires de l’histoire — pourtant, elle est restée secrète pendant plus de vingt ans. À l’époque, seuls Tchernobyl et Fukushima feront pire. Mais si le monde en a si peu entendu parler, c’est parce que le drame s’est produit au cœur d’un complexe militaire ultra-secret, dans une région interdite aux étrangers.


    Tout commence dans la petite ville de Kyshtym, dans l’Oural, à proximité du complexe nucléaire de Maïak, l’un des tout premiers sites soviétiques destinés à produire du plutonium pour la bombe atomique. Dans ce centre, des tonnes de déchets hautement radioactifs sont entreposées dans des réservoirs souterrains en acier, refroidis par un système d’eau. Mais le 29 septembre 1957, le système de refroidissement d’un de ces réservoirs tombe en panne. Pendant plusieurs mois, la température interne monte lentement… jusqu’à provoquer une explosion chimique équivalente à environ 70 tonnes de TNT.


    L’explosion pulvérise le couvercle en béton de plusieurs tonnes et libère un immense nuage radioactif. Environ 20 millions de curies de matières radioactives sont projetées dans l’atmosphère — une quantité comparable à un tiers de celle de Tchernobyl. Ce nuage contamine une zone de plus de 20 000 km², touchant plusieurs régions de l’Oural et exposant près de 270 000 personnes.


    Mais à l’époque, impossible pour la population de comprendre ce qui se passe. Le régime soviétique garde le silence absolu. Les habitants des villages voisins voient des soldats arriver, des hélicoptères survoler la région, des convois évacuer des familles sans explication. On leur dit simplement qu’il y a eu une « explosion industrielle ». En réalité, 23 villages seront rasés, les habitants déplacés de force, et des centaines de personnes mourront dans les mois ou années suivantes des suites d’irradiations aiguës.


    Ce n’est qu’en 1976, grâce au témoignage du biologiste soviétique Jores Medvedev, réfugié à Londres, que l’Occident découvre l’ampleur de la catastrophe. Il baptise alors l’événement « catastrophe de Kyshtym », du nom de la ville la plus proche du site.


    Aujourd’hui encore, la région reste l’une des zones les plus contaminées de la planète. Le site de Maïak continue de fonctionner, mais les cicatrices écologiques et humaines du désastre rappellent qu’avant même Tchernobyl, l’histoire du nucléaire avait déjà connu une tragédie passée presque sous silence.

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    2 m
  • L’IA du futur fonctionnera-t-elle à la lumière ?
    Oct 19 2025

    Et si, demain, l’intelligence artificielle ne fonctionnait plus à l’électricité, mais… à la lumière ? C’est l’idée audacieuse d’une équipe de chercheurs américains, persuadés que les photons pourraient un jour remplacer les électrons dans les calculs informatiques. Car si l’IA progresse à une vitesse fulgurante, elle consomme aussi une énergie colossale. Les data centers dédiés à son entraînement engloutissent déjà des térawatts d’électricité, au point que certains experts y voient une impasse énergétique. D’où cette piste lumineuse, au sens propre comme au figuré.


    À l’Université de Floride, des ingénieurs ont mis au point une puce photonique capable d’exécuter les calculs nécessaires à l’apprentissage automatique en utilisant des faisceaux de lumière. Là où les ordinateurs classiques font circuler des électrons dans des circuits, cette puce utilise des lasers miniaturisés pour traiter les données. Résultat : une vitesse décuplée et une consommation d’énergie quasi nulle.


    Cette technologie, appelée photonique sur puce, s’appuie sur de minuscules lentilles de Fresnel gravées directement sur du silicium. Les données numériques y sont converties en lumière, qui traverse les lentilles, effectue les opérations mathématiques, puis ressort sous forme de signaux interprétables par les algorithmes d’IA. Lors des premiers tests, le prototype a réussi à reconnaître des chiffres manuscrits avec 98 % de précision, un score comparable à celui des processeurs électroniques traditionnels.


    Mais l’intérêt ne s’arrête pas là : la lumière peut transporter plusieurs informations à la fois grâce au multiplexage en longueur d’onde. En clair, différentes couleurs de lasers peuvent effectuer des calculs simultanés dans le même espace, multipliant la capacité de traitement sans augmenter la taille de la puce. C’est ce potentiel de calcul parallèle qui pourrait, selon le chercheur Hangbo Yang, « transformer la conception même des réseaux neuronaux à grande échelle ».


    Cette percée, issue d’une collaboration entre l’Université de Floride, l’UCLA et l’Université George Washington, s’inscrit dans un mouvement plus large. Des géants comme NVIDIA explorent déjà des composants optiques pour leurs futurs processeurs d’IA. Pour Volker J. Sorger, qui dirige l’étude, « réaliser un calcul d’apprentissage automatique avec une énergie proche de zéro, c’est franchir une étape décisive vers une IA durable ».


    À terme, cette révolution pourrait rendre les modèles d’intelligence artificielle plus rapides, moins coûteux et surtout moins polluants. Si la lumière devient le moteur des calculs, l’IA du futur ne sera pas seulement plus intelligente — elle sera aussi plus propre.


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    2 m
  • Raphaël Rodriguez par Thomas Bronnec
    Oct 18 2025

    Le romancier et journaliste Thomas Bronnec a rencontré le chimiste et biologiste Raphaël Rodriguez. Chimiste et biologiste, Raphaël Rodriguez est directeur de recherche au CNRS et dirige une équipe à l’Institut Curie. Lauréat de la médaille d’argent du CNRS, il étudie les interactions entre métaux et cellules cancéreuses. Dans un dialogue constant entre intuition, créativité et rigueur scientifique, ses découvertes sur le métabolisme du fer ouvrent des perspectives thérapeutiques inédites en cancérologie.



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    16 m
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