À la Une l’Ukraine: les Européens sur la corde raide Podcast Por  arte de portada

À la Une l’Ukraine: les Européens sur la corde raide

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Ce lundi se jouera peut-être l’avenir de l’Ukraine. Une demi-douzaine de dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, Friedrich Merz et Keir Starmer, accompagnent Volodymyr Zelensky à Washington, où il doit être reçu par Donald Trump. « Qu’espèrent-ils obtenir, s’interroge Le Figaro à Paris, alors que les négociations se jouent désormais entre Moscou et la Maison Blanche, et semblent s’éloigner de plus en plus des positions initiales de l’Europe ? Relégués au rang de “soutiens“ plus ou moins indéfectibles, mais qui assurent désormais la majorité de l’aide militaire à l’Ukraine, les pays européens marchent sur une corde raide. Ils sont partagés entre la volonté de maintenir la pression sur Moscou – l’UE annonce travailler à un 19e paquet de sanctions contre le régime, prévu pour septembre – et le souci de ne pas froisser Donald Trump en paraissant s’opposer trop ouvertement à ses efforts de paix, sans faire trop de concessions à Vladimir Poutine ». Trump sait-il lui-même ce qu’il fait ? « Quelle paix pour l’Ukraine ? », s’interroge pour sa part le Wall Street Journal. « Le président Trump mène sa politique étrangère en fonction de son instinct propre et de ses impulsions tactiques. Et son brusque revirement de vendredi sur la Russie et l’Ukraine en est une illustration classique. Il est impossible de savoir s’il s’agit du début d’un chemin vers la paix ou vers l’apaisement. Nous ne sommes pas sûrs, s’exclame le Wall Street Journal, que Donald Trump le sache lui-même ». Un détail qui a son importance, relève Le Monde à Paris : « le président américain donne du “Vladimir“ à Vladimir Poutine, mais il n’appelle jamais son homologue ukrainien “Volodymyr“ ; il dit “le président Zelensky“. Par interview interposée, il conseille à ce dernier d’accepter le “deal“ que serait prêt à lui proposer Poutine car, ajoute-t-il, “la Russie est une grande puissance“, ce que l’Ukraine “n’est pas“. Dans ce raccourci, tout est dit, constate Le Monde. Dans le monde trumpien, les petits doivent s’incliner devant les grands. Et lorsqu’un grand agresse un petit, c’est la faute du petit : Donald Trump continue, contre toute évidence, d’accuser l’Ukraine d’avoir commencé la guerre avec la Russie ». Fracturer l’axe naissant Washington-Moscou… La partie s’annonce donc très serrée, soupire Le Soir à Bruxelles… « Volodymyr Zelensky et ses alliés européens ne seront pas de trop, ce lundi, pour tenter de fracturer l’axe Washington-Moscou naissant. Leur espoir sera de tabler sur la malléabilité proverbiale du président des États-Unis, qui change souvent d’avis, parfois au cours de la même journée. Leur humilité ne fait aucun doute : ils savent combien Donald Trump les méprise autant qu’il admire l’homme fort de Moscou, et ne se font aucune illusion sur sa profonde hostilité envers Zelensky. Ils savent également qu’aucun parallèle historique, aussi évident soit-il, entre Vladimir Poutine et Adolf Hitler ne saurait infléchir Donald Trump, qui ne respecte ni morale ni droit international ». Pour l’instant, les positions des uns et des autres sont totalement opposées… « À Anchorage, rappelle Libération, Poutine aurait proposé que l’Ukraine lui cède l’entièreté du Donbass (les régions administratives de Louhansk et de Donetsk, que l’armée russe occupe déjà en grande partie) en échange d’un “gel“ du front dans les régions de Zaporijia et Kherson, plus au sud. “Trump est enclin à soutenir cela“, indique “une source ayant connaissance du sujet“. Une offre inacceptable pour Zelensky, pointe Libération, qui a répété qu’il était hors de question d’offrir un morceau du territoire ukrainien à l’agresseur. D’autant que sans cessez-le-feu préalable, cet arrangement territorial – qui verrait l’armée ukrainienne abandonner ses positions et se retirer du Donbass — reposerait uniquement sur la bonne foi du Kremlin. Impensable, étant donné le pedigree de Poutine ». Tout n’est pas perdu ? Enfin, le Guardian à Londres veut garder espoir : « en route vers la Maison Blanche, Zelensky et ses soutiens européens peuvent se préparer à l’idée que tout n’est pas perdu. Leur plus grande crainte était que Trump conclue un accord avec Poutine en Alaska, présenté comme un fait accompli à Kiev. Cela ne s’est pas produit ». Reste maintenant à convaincre Trump, pointe le quotidien britannique, en jouant, pourquoi pas, sur « son obsession de remporter le prix Nobel de la paix ». Et en lui faisant comprendre que « l’histoire lui sera clémente s’il parvient à instaurer une paix équitable en Ukraine ; et qu’elle le sera moins s’il pousse à la capitulation ».
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