L’Antarctique était-il vraiment plus chaud il y a mille ans ? Podcast Por  arte de portada

L’Antarctique était-il vraiment plus chaud il y a mille ans ?

L’Antarctique était-il vraiment plus chaud il y a mille ans ?

Escúchala gratis

Ver detalles del espectáculo

Obtén 3 meses por US$0.99 al mes

Non, l’Antarctique n’a pas été plus chaud ni la banquise plus petite il y a mille ans. C’est une idée souvent relayée par les climatosceptiques, mais elle repose sur une mauvaise interprétation des données scientifiques.


Il est vrai qu’entre l’an 950 et 1250 environ, la planète a connu ce que les chercheurs appellent l’« anomalie climatique médiévale », une période légèrement plus chaude dans certaines régions du monde, notamment en Europe et dans l’Atlantique Nord. Mais ce réchauffement n’était ni global, ni homogène. Dans l’hémisphère Sud, et particulièrement en Antarctique, les archives climatiques — issues des carottes de glace, des sédiments marins et des modélisations — montrent au contraire une tendance au refroidissement, ou tout au plus une stabilité des températures.


Des études publiées dans des revues comme Quaternary Science Reviews ou Climate of the Past ont analysé les données de plusieurs carottes de glace antarctiques couvrant le dernier millénaire. Elles révèlent que, loin d’avoir été plus chaud, le continent a connu des températures en moyenne inférieures à celles du XXᵉ siècle. Seules certaines zones côtières, notamment la péninsule antarctique, ont pu connaître des variations locales, sans impact sur la calotte glaciaire dans son ensemble.


Le mythe vient souvent d’une confusion entre ces phénomènes régionaux et la situation globale. On extrapole des observations ponctuelles — par exemple une période plus douce sur la côte ouest de l’Antarctique — pour affirmer que tout le continent était plus chaud, ce qui est faux. À l’inverse, les relevés modernes montrent aujourd’hui une élévation rapide des températures dans plusieurs secteurs, notamment à l’ouest et sur la mer d’Amundsen, où les glaciers fondent à un rythme jamais observé depuis des millénaires.


Il faut aussi rappeler que les variations naturelles d’il y a mille ans étaient lentes et modestes. Le réchauffement actuel, lui, est global, rapide et d’origine humaine, causé par les gaz à effet de serre. Les carottes de glace permettent de le démontrer clairement : la hausse des températures et du CO₂ depuis un siècle dépasse de loin toute fluctuation enregistrée au cours des 10.000 dernières années.


En résumé, l’Antarctique n’était pas plus chaud ni plus petit il y a mille ans. Les rares variations locales observées ne remettent pas en cause le réchauffement planétaire actuel, qui est, lui, massif, mesurable et sans précédent à l’échelle de l’histoire humaine.

Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Todavía no hay opiniones