• Ouvrir le «grand robinet»: Donald Trump peut-il s’approprier l’eau du Canada?

  • May 5 2025
  • Duración: 3 m
  • Podcast

Ouvrir le «grand robinet»: Donald Trump peut-il s’approprier l’eau du Canada?

  • Resumen

  • Donald Trump convoite l’eau du Canada. Il l’a dit à plusieurs reprises. Les deux pays se partagent de nombreux cours d’eau, comme le fleuve Columbia, ainsi que les Grands Lacs. Selon le président américain, pour que les États-Unis, notamment la Californie régulièrement en proie à d’importantes sécheresses, disposent de davantage d’eau, il n’y aurait qu’à ouvrir un « grand robinet ». Mais ce n’est pas si simple que cela.

    Tout d’abord, ce robinet n’existe pas. Il faudrait, donc, construire des infrastructures pour détourner l’eau des rivières, et des aqueducs pour la transporter. Techniquement, c’est possible mais très compliqué et très cher. Il y a eu des projets de ce genre dans les années 50, notamment le Nawapa, l’Alliance nord-américaine pour l’eau et l’électricité, vite abandonnés.

    Interdit légalement

    D’un point de vue légal, les États-Unis n’ont pas le droit de pomper l’eau des Grands Lacs ou de détourner des fleuves. Les eaux communes aux deux pays sont régies par de nombreux traités. Le principal, le Traité des eaux limitrophes de 1909, a créé la Commission mixte internationale, un organisme bilatéral, indépendant et neutre, dont le rôle est de prévenir les différends entre les deux pays. Pour Marguerite de Chaisemartin, experte en droit international de l’eau, la cogestion fonctionne très bien. Elle est même souvent citée, dans le monde entier, comme exemple de coopération transfrontalière réussie. En ce qui concerne les Grands lacs, « les bénéfices pour les populations en termes d’emploi, de protection contre les inondations, de production énergétique, de transport maritime, de commerce et d’agriculture, sont absolument énormes », estime Marguerite de Chaisemartin. Quant au Traité sur le fleuve Columbia qui « est focalisé sur la production hydroélectrique et le contrôle des inondations en aval », il assure lui aussi des avantages partagés et considérables aux deux parties. En résumé, selon l’experte, « le système est gagnant-gagnant » et Donald Trump n’aurait aucun intérêt à sortir de ces traités.

    Si le président américain voulait malgré tout s’approprier les eaux canadiennes, il pourrait violer ces traités et le droit international. Il l’a déjà fait, il y a 15 jours, en autorisant l’extraction minière sous-marine en eaux internationales.

    Pourquoi ne pas partager avec son voisin ?

    On dit souvent que le Canada possède 20% des réserves mondiales d’eau douce. Mais ce chiffre est trompeur. En réalité, le pays dispose de 7% des ressources d’eau douce renouvelables de la planète. Or, le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. « Chaque été, nous avons des sécheresses et des incendies terribles. Nous avons besoin de cette eau ! », affirme la militante écologiste Maude Barlow. Modifier le tracé des cours d’eau ou pomper dans les Grands Lacs auraient surtout des conséquences environnementales désastreuses. « La nature a mis l’eau là où elle doit être. Quand vous vous prenez pour Dieu et que vous déplacez de grandes quantités d’eau, vous bouleversez des écosystèmes entiers », estime Maude Barlow. « Les pays qui ont la chance d’avoir plus d’eau que les autres ont une obligation envers l’humanité et le monde : ils doivent préserver cette eau parce qu’il y a des gens qui vont devoir venir vivre dans ces zones quand il n’y aura plus d’eau chez eux ».

    Malgré les menaces de Donald Trump, le thème de l’eau n’a pas du tout été un enjeu pendant la campagne. Mais il y a un consensus au Canada pour dire que l’eau n’est pas une marchandise, mais un bien commun.

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